Gens

  Gens

10 avril 2023 Non Par Paul Rassat

Les gens font partie d’une grande famille

Le mot gens fait partie d’une grande famille qui comprend, entre autres, gendre, général, généreux, génération, génie, géniteur, génitoires, genre, indigène. Le génie aurait ainsi à voir avec les testicules ! Qu’en est-il du génie des femmes ? ( Photo : génitoires de pavots).

Les gens sont aussi des personnes

D’après le dictionnaire, les gens sont des personnes en nombre indéterminé, considérées collectivement. Les gens se déclinent en classes, en catégories. D’Église, de robe, d’épée autrefois. Avec ces derniers, les gens d’armes, de pied, de cheval, de trait. Il y a aussi les gens de lettres, du voyage, de cour (toujours !). Les gens de rien ou de peu sont déjà presque à sec, hors de portée du ruissellement. Ils voisinent avec les gens du peuple. Les gens ont été longtemps les domestiques ou les serviteurs, les affidés d’un seigneur, d’un puissant à défaut d’un grand. Plus tard, ces gens-là sont devenus éventuellement membres de partis politiques. Cherchant immanquablement un maître, un chef.

Les vraies gens

Naguère, il était tendance de parler des « vraies gens ». Et puis on les oublie de nouveau. Nos dirigeants auraient tendance à traiter des dossiers, des chiffres, des statistiques, à établir des programmes, des plans. Ils oublient, ce faisant, qu’ils doivent trouver des solutions aux situations et aux problèmes que vivent les vraies gens en question. Et même si «  L’enfer, c’est les autres », Jacques-André Bertrand écrit justement : « Il faut faire confiance aux gens. À qui d’autre pourrions-nous faire confiance ? »

Là où il y a du gène, il y a des gens

Alain Rey, rappelant l’étymologie du mot gène, de la même famille que gens, écrit « …là où il y a du gène, il peut y avoir du plaisir ; en tout cas, il y a de la vie. » Odon Vallet, lui, traite du mot génération. L’actuelle serait plus spontanée que celle des baby boomers. Si l’on peut reprocher quelque chose à celle-ci, c’est d’avoir laissé entrer le loup dans la bergerie et la culture anglo-saxonne chez les Gaulois réfractaires aux réformes mais pas aux sodas et à la restauration rapide. Odon Vallet écrit «  Par une regrettable confusion entre le génial et le génital, des Prix Nobel américains ont fourni leur sperme pour fabriquer des petits d’homme ingénieux.   

Mettre les gens à genoux

Mais revenons à la culture anglo-saxonne. Il paraît, toujours selon Odon Vallet, que le genou et les gens relèvent du même parcours. C’est en posant un enfant sur ses genoux qu’un homme en reconnaissait la paternité. La culture des USA s’emploie à mettre à genoux la nôtre. Concurrencée bientôt par la culture chinoise, ou du moins son économie. La Russie ne veut pas être en reste. Et c’est à qui mettra les autres gens à genoux.

Les gens, toujours les gens !

Les gens, ce sont aussi ces partenaires sociaux sans lesquels Élisabeth Borne déclare ne pas vouloir avancer alors qu’elle trace sa route seule. Ah, les gens ! « Il m’a vue nue,toute nue », chantait Mistinguett. Et parmi ces gens avec lesquels avance Élisabeth Borne figure Marlène Schiappa. La première ministre s’en émeut : il paraît que Marlène est dans Play Boy. Tant que ce n’est pas l’inverse, l’honneur est sauf. Marlène ne veut pas être réduite à une gestionnaire de dossiers. Comme Roselyne, Jean-Louis et d’autres, elle a besoin de s’incarner, d’apparaître bien en chair. La vie ne se résume pas à des dossiers!