Haro !

Haro ! Des zélus zé des « responsables » s’insurgent. La ville d’Annecy gaspille de l’argent à l’entretien d’une œuvre qui porterait atteinte au bon goût et à l’Histoire. Haro ! Certains dénoncent l’atteinte portée par cette réalisation de mauvais goût au tendre souvenir de la rencontre entre Jean-Jacques Rousseau et Mme de Warens commémoré juste à côté . Chacun se fait de l’art, de la littérature et de l’Histoire la soupe qu’il veut. À lire le livre que Roger-Pol Droit consacre à Rousseau, on a la confirmation que ce dernier a eu plaisir à déverser son trop plein d’hormones juvéniles dans le sein de sa protectrice. On apprend aussi que Mme de Warens était une redoutable cougar qui baisait avec Jean-Jacques, avec son jardinier et d’autres. Aucune remarque morale ici, mais une évocation lucide.

La culture et l’événementiel

Une petite cuiller de culture pour maman, une petite cuiller d’art pour papa. Une grande louche d’événementiel pour Annecy. Il semble y avoir eu moins d’indignation lorsqu’Annecy Paysages a placé une sorte de plug au niveau d’une des Vierge de la ville. A-t-on beaucoup commenté la fleur évocatrice qui trône chaque été sur son bassin devant la mairie de la ville ? A-t-on réfléchi à cet envahissement  de pseudo art à la mode de chez nous qui sature une ville remarquable par elle-même ?

La ville devenue supermarché

Nos zélus et responsables s’indignent-ils du sort que l’on fait pour chaque supermarché de noël à la sculpture de Max Herlin ? Située Square des Martyrs, elle devient systématiquement une martyre du supermarché de noël. Ceinturée de poubelles une année, traversée de câbles électriques une autre fois, la sculpture supporte cette année la proximité d’un baraquement alors que son sommet supporte quelques branchements électriques. Petit jeu : reconnaissez sur la photo la cabane au fond du jardin et Édifice organique de Max Herlin ?

Enterrement dans le lac

Et puis, afin de compléter ce rapide tour d’horizon de l’art et de la culture en la bonne ville d’Annecy, il n’est pas impossible que Talpa revienne prochainement sur l’enterrement du Centre Dramatique National de Savoie créé en 92/93. Enterrement auquel avait largement contribué un directeur de théâtre local dont tout le monde a salué en mars dernier le travail, le dévouement à la ville… Zélus et autres se bousculaient pour être sur la photo ! Pourquoi ne pas relire la fable de La Fontaine Les animaux malades de la peste ?