La Presqu’Île de l’Imaginaire,  Festival

La Presqu’Île de l’Imaginaire,  Festival

13 mai 2023 Non Par Paul Rassat

Le Festival de la Presqu’Île de l’Imaginaire se tient cette année du 16 au 25 juin, dans le parc du Château de Duingt. Rencontre avec Sonia pour cette nouvelle édition.

Programme et billetterie https://www.festival-presquile.fr/evenements/

Cinq ans d’âge

Le Festival de Duingt a 5 ans. Bientôt l’âge de raison.

Notre identité s’affirme.

Elle est encore plus en lien avec la nature.

C’est le lieu qui nous l’a imposé. Nous sommes en extérieur, en prise avec les éléments naturels. La presqu’île s’avance entre les montagnes et le lac. Édition après édition nous nous sommes rendu compte de la force du paysage naturel qui cohabite avec les propositions des artistes. Le lien avec la nature s’est tissé progressivement et de lui-même.

La nature, Giono

Cette année, la place faite à Giono donne encore une autre dimension à la nature. Il est l’un des plus grands poètes et penseurs de la nature. Les thèmes que développe son œuvre imprègnent encore le monde actuel.

Nous nous trouvons dans cette mouvance de la transition. On parle beaucoup des nouveaux récits qui permettent d’aborder le futur désirable. Il est question de faire évoluer les normes sociales. Les jeunes artistes se rendent compte que ces sujets ont déjà été abordés, conscientisés par de grands auteurs. Giono est l’un des plus grands.

Créer des passerelles

Gaël Faure était très engagé par nature. Ardéchois, fils d’agriculteur. Il a créé le festival Le chant des colibris avec Cyril Dion, Pierre Rabhi et beaucoup d’autres. La découverte de l’œuvre de Giono a été une claque pour lui. Il lui fallait absolument en faire quelque chose sur scène ! Sa voix est envoûtante, ses textes sont toujours en lien avec les éléments naturels. Avec Nicolas Martel, comédien et danseur, il a choisi de travailler avec les textes de Giono. Ils les ont tirés de Regain, Que ma joie demeure et d’autres livres. Le spectacle qu’ils proposent alterne les chansons de Gaël et les textes de Giono pour créer une passerelle entre deux époques.

La diversité poétique

On a parfois peur de l’avenir mais le passé peut nous éclairer. La poésie de Giono, par exemple.

On le voit aussi avec La marche des temps profonds réalisée par la compagnie Choses dites. Elle nous invite à traverser des écritures poétiques.

Le festival est un petit format, mais il offre un grand éventail de genres artistiques.

On revient à ce lieu, qui ouvre le champ des possibles. Puisque ce n’est pas une salle fermée, les espaces permettent de proposer des formes différentes. Théâtre, musique, poésie, concerts, randonnée, projections. Il est possible, dans la même soirée, d’apprécier une pièce de théâtre et un concert.

Hors cadre

On fait dire à Aristote que le total est supérieur à la somme des parties. À Duingt des rencontres entre artistes donnent de nouvelles créations.

C’est ce qui s’est produit l’an dernier. Les artistes partagent la même loge. Des ponts se sont créés entre des artistes d’ici et d’autres qui ont décidé de modifier leur partition pour partager une création. Le lieu y invite.

Le ressac à la Presqu’île de l’imaginaire

Quelques lignes d’un article écrit en 2019, pendant un concert partagé dans le parc du château.

« On regarde le lac, la musique semble venir des montagnes, de l’eau, s’accorde avec le ressac au pied des murs qui abritent le parc. Éclairé dans la nuit bleue et noire l’ermitage Saint Germain reçoit cet hommage.

De l’imaginaire ? Oui, avec du ravissement qui nous élève bien au-delà des spectacles donnés dans en vase clos, avec les habituelles contraintes : ici le ciel, le lac, les montagnes, le parc du château tiennent lieu de décor qui invite l’esprit, soutenu par la musique, à s’élever. »