Le roi, François Bayrou et les retraites

Le roi, François Bayrou et les retraites

30 janvier 2023 Non Par Paul Rassat

Conte ( et comptes) royal

Il était un royaume qui, par-delà les mers, était gouverné par un roi. Royaume, roi, quoi de plus logique, voire normal ? Un roi a des sujets, parfois d’inquiétude. Le prix du blé et des produits de première nécessité avait récemment augmenté. Celui du pain avait explosé. Le peuple crevait de faim. Il supplia le roi, puis protesta, puis manifesta. Que croyez-vous que fit le roi ? Dans les médias il expliqua que les gens défilant dans les rues n’étaient pas le peuple mais la populace. Et qu’ainsi, faisant tirer à la mitrailleuse sur la populace depuis des hélicoptères, il n’avait pas exercé de violence sur son peuple.

( La photographie représente un détail d’une œuvre aborigène exposée par la Fondation Opale au Salon Artgenève 2023. Les sociétés dites « primitives », comme celle des Dogons, sont d’une richesse cosmogonique à faire pâlir le compte en banque de Jeff, Elon ou Bernard.)

Prospérité bien ordonnée commence par roi-même

Cependant, ledit roi possédait de nombreux domaines royaux de par son royaume. L’un d’eux, sis dans une plaine fertile, exhibait ses kilomètres de cultures verdoyantes alors que, de part et d’autre, les champs du peuple dépérissaient faute de pluie. Les prières et processions n’y avaient rien fait. Par quel miracle le domaine royal demeurait-il toujours vert alors que les champs voisins jaunissaient dangereusement ? Le gérant étranger de ce domaine l’avait appris quelques années plus tôt. À la fin de sa première année de gérance il fut félicité pour ses résultats en matière de production agricole. Il fut gentiment grondé pour ne pas avoir consommé suffisamment d’eau et d’électricité. Et c’est ainsi que le domaine prospéra. Il fonctionnait en circuit fermé mais en puisant dans les ressources communes au territoire. Déséquilibrant tout l’environnement.

L’aquarium de la pensée

François Bayrou, Haut Commissaire Au Plan ( HCAP) relève, à propos de la réforme des retraites «  C’est la lecture des chiffres. Et personne n’a contredit ces chiffres…Il y a un déficit de 30 milliards d’euros tous les ans. C’est l’État qui apporte cette somme pour assurer l’équilibre. » Somme qu’il ne possède pas et doit emprunter. François Bayrou souligne que cette pratique est contraire aux règles morales élémentaires : « la génération en place élève la génération suivante » au lieu de lui laisser une dette à combler. Et l’HACP de parler d’ « injustice entre générations. » Monsieur Bayrou a parfaitement raison. Cette injustice est inacceptable. Pourquoi ne pas y mettre fin en luttant contre les injustices au sein de la même génération ? Certains pensent dans un verre d’eau, dans un aquarium, d’autres nagent plus loin. Les premiers sont des mécanistes vivant de TOC. Agrandissons l’aquarium !