Le souffle, l’art et le mouvement

Le souffle, l’art et le mouvement

5 mai 2024 1 Par Paul Rassat

Rencontres à l’exposition Salon Art & Déco, 4 / 5 mai, Annecy, Centre des Congrès. Le souffle y apparaît comme l’un des thèmes intéressants, avec le mouvement.

Le souffle et Geneviève Bétend Dit Bon

Vos œuvres sont dans un entre-deux : l’attente, intérieure, et le souffle qui réunit l’intérieur et l’extérieur.

C’est le souffle de la vie. Ce qui passe de l’intérieur à l’extérieur, ce qui nous manque quand on est en peine, ce qui nous vient quand on est bien respirant.

Pourquoi illustrer le souffle alors que c’est un mouvement naturel, un réflexe ?

Justement, parce qu’on n’y pense plus et qu’on est obligé de se dire « Ah respire ! ». Pensons à respirez. C’est aussi le souffle magique ?

Il y a de la magie là-dedans ?

C’est le mystère de la vie. On est de plus en plus à vouloir tout comprendre, tout savoir, tout expliquer, à trouver des théories pour les émotions, pour tout. Or il y a des moments où c’est le mystère !

Il vaut mieux alors se taire, montrer, suggérer.

C’est beaucoup plus riche et lié à la perception de quelqu’un d’autre.

Ce que vous créez ne vit que dans la mesure où quelqu’un le perçoit ? C’est une sorte de souffle.

Oui, mais pas uniquement. Il y a ceux qui peuvent percevoir. Ceux qui ne perçoivent pas, tant pis !

D’autant plus intéressant que d’autres œuvres de Geneviève Bétend Dit Bon prennent la forme de fenêtresqui, elles aussi, lient l’intérieur et l’extérieur sur des formes impressionnistes à recomposer soi-même. Les feuilles, elles, mêlent la vie, l’élévation à la chute. Toujours ce mouvement double, cette rencontre qui crée le sens. L’exposition de Geneviève se nomme « Cornes du Ciel…Mudras !»

L’art du mouvement avec Clarisse Roche

Conversation avec Clarisse Roche

Les animaux que vous représentez ne sont pas statiques. Ils sont animés par une forme de poésie et d’humour.

Ce qui m’intéresse est de les rendre «humains ». Leurs attitudes nous font souvent penser qu’ils sont plus humains que nous. Ils sont étonnants. Il y a chez eux, effectivement, cette dimension humoristique et touchante.

Votre ours polaire a un drôle de regard.

Il est un peu triste, oui. Il nous reagrde peut-être et se dit : «  Qu’est-ce qu’ils font ? » Ce sont les animaux qui nous regardent et ont une réflexion sur l’être humain. Ils donnent tous l’impression qu’ils vont se mouvoir, se déplacer. J’aime bien la symétrie mais le mouvement est capital : ils sont vivants. On retrouve le mouvement dans des objets  que je crée, comme la rouelle, qui est un motif savoyard. Je travaille la céramique et le bois. Leur association constitue aussi un mouvement. J’ai d’ailleurs commencé par le travail du bois. J’adore le métal. Ce sera une gageure de réunir métal, bois et céramique ! Toujours le mouvement.