L’économie pour les 99%
16 décembre 2024L’économie pour les 99% est un livre salutaire. L’album, réalisé à partir du travail de Thomas Porcher restitue l’économie aux citoyens.
Indécence
L’indécence est le caractère de ce qui ne convient pas, qui ne concorde pas avec la bienséance. Encore faut-il définir la bienséance. Ce qui est conforme aux bonnes mœurs, à la morale et à l’éthique ? L’éthique étant la morale personnelle. Le problème avec l’éthique, c’est qu’elle peut être plus stricte ou plus souple que la morale. Elle est censée s’adapter aux circonstances, de la même façon qu’en matière de loi il y a la lettre et l’esprit. L’indécence pourrait être à l’occasion une adaptation aux circonstances dans un but égoïste, un détournement de l’éthique qui respecte cependant la loi. Là où le fonctionnement social, économique et politique laisse des espaces de conscience, certains s’engouffrent à leur seul profit.
Libéralisme, mon amour
Un milliard d’euros reversé à la famille Mulliez par Décathlon qui, dans le même temps licencie. Les dividendes servis à ses actionnaires par Michelin …Les exemples sont nombreux. Scandaleux ? Indécent ? Que nenni ! C’est le principe même du libéralisme. Vendre cher, acheter à bas prix, prendre son bénéfice avant la crise. Les bases du libéralisme étant pourries moralement, pourquoi s’émouvoir ensuite de leurs conséquences ? Afin de faire passer la pilule, nos « responsables » se font passer pour indispensables, premiers de cordée et ruisseleurs professionnels. Ils n’ont de cesse de dénoncer les assistés, sauf en campagne électorale pour certains, alors qu’ils sont les premiers servis.
Réalité construite au profit de certains
À lire Bernard Maris, on est conforté dans cette analyse : « En fait, il n’existe pas une réalité économique : la réalité économique est à la fois construite et négociée. Elle est le produit de luttes, de conflits… » Quant à l’assistanat, à lire Les mensonges de l’économie de J.K. Galbraith ( qui n’était pas de gauche !) on apprend que les plus assistés sont ceux qui dénoncent l’assistanat. Et que le secteur privé tient mordicus à couler le secteur public parce qu’il n’est pas plus performant que lui, voire moins. Tous les discours contre le public masquent une inefficacité du privé.
La réalité ?
Tout ceci, on le retrouve déjà dans les 25 premières pages de l’album réalisé par L’économiste Thomas Porcher, Ludivine Stock et Raphaël Ruffier-Fossoul. Beaucoup d’informations très utiles à la connaissance et à la réflexion. Thomas Porcher fait partie des Économistes atterrés. Retrouvons le contact avec la terre ! Avec la réalité vraie que d’aucuns nous enjoignent de regarder en face comme le public regarde le prestidigitateur faisant apparaître le lapin tiré prestement de son chapeau pendant que son autre main participe à l’enfumage des spectateurs.
L’écran fumeux des médias
Thomas Porcher note que les véritables économistes débattent, ne sont pas d’accord, n’ont pas la même approche. Les évidences économiques énoncées sur les plateaux TV, dans les médias, forment une espèce de pensée unique qui émane de commentateurs, d’experts en médias davantage qu’en économie. Une solution présentée comme évidente, unique, même catastrophique, rassure. Elle évite d’avoir à réfléchir et à choisir. Poussée à l’extrême, cette paresse intellectuelle conduit au complotisme.
Le livre de Thomas Porcher se termine avec le chapitre intitulé 10 principes d’autodéfense contre la pensée dominante. À associer au livre de Normand Baillargeon Petit cours d’autodéfense intellectuelle.