Marie

Marie

3 janvier 2023 Non Par Paul Rassat

Talpa envisage de publier une série d’entretiens. Les premiers seront consacrés à des femmes. Le cycle commence par la Vierge Marie. Suite normale à noël. [ L’image représente une œuvre de Mylène Besson à partir d’un dessin de Fernando Arrabal]

— Marie, merci de nous recevoir. Quel effet cela vous fait-il d’être à la fois la fille et la mère de Dieu ?

— Mère de Dieu, comme vous y allez ! Jésus a été un enfant comme les autres sinon qu’il a toujours fait preuve de beaucoup de personnalité et d’indépendance. Avec 2000 ans de recul, je crois qu’il a été – Il l’est toujours, d’ailleurs – ce que vous appelez un enfant précoce, à QI élevé.

— Qu’est-ce qui vous le fait dire ?

La croix et la barrière

— Cette envie de penser par lui-même associée à une très forte sensibilité à l’injustice. Il faut dire qu’il a de qui tenir ! Et puis il  était très en avance sur son temps, ce qui a été  la source de l’incompréhension qui l’a mené sur la croix.

—  À y repenser, Marie, ce qui vous a fait mère de Jésus demeure bien mystérieux.

—  La vie est toujours mystérieuse, mon fils. Il s’en faut à chaque fois d’un souffle, n’est-ce pas ?

De l’importance de Françoise Dolto

La Vierge vue par Catherine Meurisse

—  À quoi occupez-vous votre éternité ?

—  À lire et à relire Françoise Dolto et à m’entretenir avec elle jusqu’à devenir une mère parfaite.

— Vous ne l’étiez pas ?

— Avez-vous idée de ce qu’est la perfection ? Elle n’est pas une donnée figée mais une notion qui évolue, ainsi que l’éternité que vous avez tant de mal à vous représenter. Heureusement l’humour juif vous y aide. Comment dit déjà ce Woody quelque chose, Woody AllenL’éternité c’est long, surtout sur la fin. Pour en revenir à la perfection, elle peut toujours s’améliorer. J’aime aussi me documenter sur ce qui touche à la contraception.

—  N’est-ce pas étonnant de votre part ?

— Je ne pense pas, rien de ce qui concerne la condition humaine ne m’est étranger.

— Qu’en pense Dieu ?

— Dieu ? Il ne manquerait pas d’air, ni de Saint Esprit, de me le reprocher !