Professionnalisation
26 mai 2025Professionnalisation : « État, caractère de ce qui est rendu professionnel, le fait de devenir un professionnel ». La profession est : « déclaration publique de ses sentiments, ses idées ou sa foi». En fin de compte, la professionnalisation consisterait à rendre de plus en plus publique son activité. À cette fin, il convient de la rationnaliser, d’anticiper les imprévus, de gérer, de contrôler l’ensemble des démarches. Pour devenir de plus en plus professionnel, le chef d’entreprise, l’employé, le cadre se plient aux méthodes, aux process. Rien ne doit être laissé au hasard, même s’il arrive à celui-ci de bien faire les choses. L’ère du power point avait amplifié cette tendance. Redondante : je lis ce que montrent mes photos ( mes « slides » pour faire pro). Et pendant ce temps le public s’endort.
De la professionnalisation naquit l’ennui
À l’aune de cette professionnalisation l’ennui gagne, l’initiative et l’aventure réduisent, le contact humain itou. Souvenir d’une première interview avec Patrick Éveno, alors directeur de CITIA. Nous nous sommes assis sur un canapé en attente d’installation définitive, à l’entrée de Bonlieu. Improvisation totale, bonne humeur et chaleur humaine. J’ai rencontré son successeur à deux ou trois reprises, en présence de la chargée de communication, éventuellement d’une autre personne. Il y a deux ans environ, j’ai sollicité un entretien auprès de la personne nouvellement nommée au volet culturel de CITIA. Sa press officer m’a demandé d’envoyer mes questions par mail afin de mieux y répondre. Je n’ai pas donné suite.
Rapprochons en professionnalisant
L’accréditation qui m’était généreusement offerte, ne l’a plus été. On se professionnalise. Le monde entier vient à Annecy, les plus grands, alors un blog local…Cela se comprend, et s’accepte fort bien. Mais n’allons pas soutenir que CITIA se rapproche des Annéciens. Les conférences d’après projection semblent avoir disparu. En dehors des projections, tout se passe au MIFA, loin des Annéciens. On a en revanche lancé un Hivernal Festival à destination de la population locale. Séparons pour rapprocher en professionnalisant toujours plus.
Espérons que le haras reprendra une dimension véritablement humaine. La gestion de la halle gourmande, elle, a été confiée à Biltoki. Des pros. Mieux que si on avait réfléchi sur place et inventé une structure véritablement adaptée au lieu, à l’histoire, au territoire. Espérons aussi que de la professionnalisation naîtra un ruissellement bénéfique. Au coin de la rue, l’aventure ? Après étude du dossier seulement.
Codicille
Qu’on ne se méprenne pas. Cet article ne vise pas particulièrement CITIA; il dénonce une tendance qui submerge toutes nos structures, même celles qui relèvent de la création.