Roland Topor au Consortium Museum

Roland Topor au Consortium Museum

12 août 2022 Non Par Paul Rassat

Alors que la France manque cruellement de moutarde, le Consortium Museum avait anticipé la situation. On y expose les œuvres de Roland Topor, qui ne manquent pas de piquant

Anticonformisme

« 25 ans après la mort de Roland Topor (1938 – 1997), l’exposition « Oh la la » au Consortium Museum invite à voir à nouveau un peu de son œuvre picturale, et rassemble une trentaine d’œuvres (peintures et dessins) qu’il réalisa entre 1965 et 1996. Elle emprunte son titre à un dessin au crayon de couleur sur papier de 1973, présenté dans l’exposition, et qui résume parfaitement l’étonnement que suscite aujourd’hui l’activité artistique de ce « grand singulier » qui toucha à tout (peinture, sculpture, cinéma, télévision, littérature, chanson, …) ­— en commençant, à la fin des années 50, par le dessin de presse et l’illustration — pour construire une œuvre qui commenta la société des époques qu’elle traversa en s’appuyant sur des bases surréalistes combinées à une solide propension à l’humour noir. Elle s’offre à nous aujourd’hui dans son extravagante fantaisie et son anticonformisme. »

Plaire en déplaisant

« Il n’est pas mauvais, chez un artiste, que le goût de plaire s’entende avec un certain goût de déplaire » expliquait Roland Topor au journal Libération en 1986. Assurément, cette capacité, cette fonction, peut-être, de l’art à déplaire et à plaire à la fois, transparait encore comme aux premiers jours dans cette sélection de peintures et dessins où le sexe, la mort et le pouvoir semblent former les trois piliers de soutènement de la société. »

 Éric Troncy

 Générosité : témoignage de Franz Schimpl

J’avais dix-neuf ans quand j’ai rencontré Topor. Il était d’une patience infinie et très partageant. J’ai beaucoup appris à son contact. La rédaction de Charlie était ouverte. Beaucoup de jeunes comme moi y venaient. On s’asseyait sagement et on écoutait surtout. Après, on s’entretenait avec les uns et les autres. Avec Topor, il n’y avait pas de manières. Tu pouvais le choper tout de suite. Je suivais mes cours du soir au Musée du Louvre pour apprendre la peinture, le dessin. Il en a été ému et intéressé. Tu pouvais aller derrière lui, regarder comment il faisait son dessin, ça ne le dérangeait pas.