Sel

Sel

2 novembre 2025 0 Par Paul Rassat

Une vie sans sel est aussi insipide qu’un plat sans esprit. Le sel est partout nécessaire. Il est même à l’origine étymologique de bien des choses à la conservation desquelles il contribue. (Photo © Jean-Marc Favre).

   Versé aux soldats de la Rome antique le sal-sel-constituait une partie de leur paye. C’est ainsi que cet ingrédient indispensable est devenu la solde, puis le salaire. On retrouve sa trace étymologique et matérielle dans les salaisons, le saucisson, la sauce…Non seulement il relève le plat, lui donne du relief, mais il arrive que le sel, composant du salpêtre –sel de pierre- fasse parler la poudre ou se décline en salades.

Sel à la vie à la mort

Saupoudrer de sucre est ainsi un amusant contresens qui ennoblit la consommation excessive d’un ingrédient souvent superflu alors que saler se résume à 5 lettres qu’on préfère ne pas voir appliquer à l’addition. Gabelle, gabelou, sauniers et faux sauniers, l’histoire du sel a été mouvementée. Passé par la voie des caravanes, échangé contre de l’or, le sel est indispensable à la vie. Le musée de Salins-les-Bains, dans le Jura, rappelle qu’on infligeait aux condamnés à mort les pires souffrances en leur imposant un régime strictement sans sel, au point qu’ils s’ouvraient les veines pour boire celui de leur propre sang.

Tout près, l’utopie d’Arc-et-Senans dresse encore ses murs.

Quelques grains de sel, si possible du moulin ou bien en bouquet s’il s’agit de sel en fleur.