Sortie de crise, crise de foi à Lyon, terrasses et purgatoire
14 mai 2021Crise de foi
La sortie de la situation de crise liée au virus ne semble pas entraîner automatiquement l’entrée dans le monde d’après. Il apparaît qu’une phase de transition soit indispensable. Un peu comme le purgatoire pour les chrétiens. Ces phases de transition alimentent une forme d’incertitude. Ainsi cet individu mâle pas blanc vu priant dans une église de Lyon. Il a terminé sa prière puis a regardé droit dans les yeux un témoin qui l’affirme avoir entendu dire « Allah Akbar ». Condamné pour rébellion lors de l’intervention de la police, cet adepte du syncrétisme a soutenu avoir récité à l’église le psaume 23. Il l’a prouvé en récitant au tribunal « Dieu est mon berger… » Le pastoralisme n’est plus ce qu’il était.
Le purgatoire des terrasses
Le purgatoire évoqué ci-dessus prendra donc la forme de stationnement autorisé « en » terrasse » et en demi-jauge afin de jauger l’évolution de la situation. Tout le monde est dans les blocs de départ (vulgairement appelés » starting blocks « ). On se demande cependant si la fin de semaine de l’Ascension ne va pas faire s’élever aussi le taux de contamination avant même l’expérimentation du purgatoire en terrasse.
Toits terrasses
En prévision d’une éventuelle durée indéfinie du purgatoire nécessaire pour terrasser la pandémie, quelques communes riveraines du lac d’Annecy ont anticipé architecturalement le phénomène. Ici et là se dressent désormais de fières constructions parfaitement intégrées à l’environnement naturel. Elles arborent tout aussi fièrement des toits terrasses propices aux futurs apéros :
Ces toits tranquilles, après dix-huit plombes
Entre les sapins palpitent, entre les combes ;
Apéro le juste y ressert près des cieux
Le verre, le verre toujours recommencé
Ô récompense après une pensée.
Au centre, de quoi contrebalancer heureusement l’insupportable beauté du lac et de ses rives. On aperçoit entre deux immeubles la maison témoin traditionnelle.
Merci qui ?
On ne remerciera jamais assez les zélus zélés qui se tournent vers un futurisme architectural permettant de revivre le cubisme avec un siècle de décalage. Certains s’étaient employés à faire du lac d’Annecy un modèle d’écologie anticipatrice. D’autres rééquilibrent la situation en donnant à ses rives l’aspect d’un quartier de banlieue anonyme. Le tourdulaquien sait, quand il le faut, se couler dans la médiocrité passe-partout et très voyante à la fois. En même temps ?