Tête à l’envers

Tête à l’envers

25 avril 2023 Non Par Paul Rassat

Marcherions-nous sur la tête ? Le pouvoir mettrait-il la charrue avant les bœufs ? Le Président lance de nouveaux chantiers : les conditions de travail, les salaires, un meilleur partage des bénéfices. Il était temps ! Et même un peu tard. Pourquoi ces chantiers n’ont-ils pas précédé la réforme des retraites ? C’eût été de bon sens ! Grèves, manifestations, violences auraient été évitées. Quelle perte d’énergie ! À laquelle s’ajoute le discrédit de la démocratie. Un peu comme ce voisin qui, un samedi soir vers vingt-trois heures tondait sa pelouse et me répondit — J’ai pensé que si quelqu’un était gêné, on viendrait me le dire. » ( Peinture, musée d’Orsay: le gouvernement au travail).

Ensommeillement

Quel amateurisme que ce manque de vigilance, de prise en compte de l’autre. L’autre à qui on dit qu’il n’y a pas d’autre solution, que l’on agit pour son bien, même s’il ne le comprend pas. «  C’est clair » disait Jospin. «  Je vais vous dire » disait Sarkozy. « l n’ya pas de plan B » disait VGE. « Il n’y a pas d’alternative » dit le gouvernement actuel. Il y avait au moins la possibilité de préparer le terrain, de changer les données du travail pour préparer la retraite qui succède au travail.

Paul Valéry, éloge du doute

Paul Valéry écrivait «  Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Dans son Discours de réception à l’Académie Française, il écrit : « On oublie que chaque doctrine nous instruit d’abîmer les autres, et nous anime et nous enseigne à les ruiner. On nous prie que nous ne fassions point de comparaisons, que nous ne poussions nos raisonnements jusqu’à leur terme ; cependant qu’ils s’opèrent et se développent d’eux-mêmes dans nos esprits. On ne prend garde que le doute naît des choses mêmes. Il n’est dans son principe qu’un phénomène naturel, une réaction involontaire pour la défense du réel et du corporel contre des images insupportables…Ce n’est donc point le sceptique qu’il faut tant accuser, mais la cause et l’occasion de son doute ; c’est l’inconsistance de ce qu’il touche et qu’il renverse… »