Töpffer, l’invention de la bande dessinée

Töpffer, l’invention de la bande dessinée

15 avril 2022 Non Par Paul Rassat

Rodolphe Töpffer était genevois. Il vécut au 19° siècle et inventa la bande dessinée. Puisque le Festival du Film d’Animation d’Annecy met la Suisse à l’honneur en 2022, Töpffer s’imposait ! Les passerelles sont en effet de plus en plus nombreuses entre l’image fixe et l’image animée, l’art contemporain et le cinéma. Tous les genres s’ouvrent et s’enrichissent réciproquement.

À l’insu de son plein gré

Thierry Groensteen et Benoît Peeters sont les auteurs de Töpffer L’invention de la bande dessinée. On y lit « Lire Töpffer, c’est aussi le lire en dépit de ses intentions affichées…pour restituer leur modernité à ses plus fortes trouvailles. Par un singulier tour du destin, ce pourfendeur des idées libérales, du progrès et du chemin de fer fut à l’origine d’un art moderne et populaire…Non, Töpffer n’a pas réellement prévu le devenir de la bande dessinée, mais c’est la forme prise par ce devenir qui nous permet de le relire, de réactiver des concepts et des pans de savoir qui semblaient caducs. De la tradition de la caricature et de l’imagerie populaire, il a fait naître une nouvelle forme narrative. »

« Un nouveau langage »

« Bien qu’écrivain, Töpffer, contrairement à la plupart des théoriciens ultérieurs de la bande dessinée, ne part pas d’un modèle littéraire, mais du dessin, véritable source de la narration, ainsi que des relations indissociables qu’il entretient avec le texte. L’une des premières intuitions de Töpffer concerne la complémentarité du lisible et du visible. On se souvient des mots fameux sur lesquels s’ouvre la notice consacrée à Mr Jabot : «  Ce petit livre est d’une nature mixte. Il se compose d’une série de dessins autographiés au trait. Chacun de ces dessins est accompagné d’une ou deux lignes de texte. Les dessins, sans ce texte, n’auraient qu’une signification obscure ; le texte, sans les dessins, ne signifierait rien… »

Ne pas illustrer

C’est justement cette indissociabilité que prône Talpa. Le dessin ne doit pas se limiter à une illustration comme la critique ne se limite pas à un résumé.

Töpffer source d’inspiration

François Caradec a signé la préface de Rodolphe Töpffer édité chez Pierre Horay en 1975.Il rappelle que les albums de Töpffer sont passés dans les mains de Goethe, qu’ils ont marqué l’enfance d’Alfred Jarry, que Jean Cocteau en a été influencé. M. Jabot, M. Crépin, M. Vieux Bois, M. Pencil, Docteur Festus, Histoire d’Albert, M. Cryptogame dessinent un univers qui fut donc le précurseur de la bande dessinée