Utopie

Utopie

17 janvier 2022 Non Par Paul Rassat

«  De manière à prévenir les lecteurs qu’il ne sera pas facile de visiter cette île de la meilleure république, Thomas More l’appela en grec « Sans lieu », du négatif ou et de topos, « lieu, endroit ». Si l’utopie est nécessaire, « espoir de liberté, d’égalité, de fraternité », cet idéal n’existe « nulle part ». Utopie ! Et Alain Rey de souligner que les intentions, les promesses politiques peinent à s’incarner ici et maintenant. Et qu’à trop les situer, les circonscrire, elles perdent toute portée. «  Aussi, les élections se font en un lieu précis ; mais les idées, même appliquées localement, ont vertu générale : hors du temps et du lieu. U-topia, c’est aussi humanisme. [ Photo © Christophe Rassat https://www.instagram.com/okyo._/?hl=fr ]

Utopie toujours

De Roland Gori in Relions-nous. À propos des connaissances apportées par le développement de la physique quantique « Cette fragmentation, cette dislocation des évidences n’a cessé de produire des effets de découverte tout au long du XX° siècle…L’histoire est le récit que nous en faisons et qui nous éclaire sur le présent qui le convoque et le détermine. Les utopies qui promettaient en politique des lendemains qui chantent ont humilié l’avenir et justifié les pires barbaries….Nous n’avons pas su tirer parti de la perte du sol de nos évidences, nous sommes restés éclairés par les astres morts des causalités linéaires, fascinés par les fantômes d’un réel à jamais disparu dans les grandes découvertes…L’angoisse nous a contraints à simplifier le monde et à faire de toute identité un mirage auquel nous sommes restés appendus…. »

Ne pas oublier que l’intelligence est étymologiquement la faculté de relier, de créer des liens. Pour Kant elle est liée au degré d’incertitude que l’on peut supporter.

Amusons-nous

Amusons-nous à examiner quelques lieux attachés à l’image de politiques puisque ceux-ci naviguent entre idées et ancrage.

De Gaulle : Homme double puisqu’attaché à Colombey-les-Deux-Églises, qui unifia la France dans sa lutte contre les nazis et, de Londres, contra Vichy.

Mitterrand : Il fit de la Roche de Solutré un pèlerinage annuel. Le lieu reflète le personnage. D’accès agréable d’un côté, il débouche de l’autre sur un précipice qui favorisa la chasse préhistorique. Acculés, les animaux tombaient dans le vide et il suffisait de les récupérer au pied de la falaise. Diplomatie et retenue d’un côté, chasse de l’autre. Janus.

Taubira : De Lyon, capitale des Gaules Christiane vient de déclarer sa candidature. Elle répond à ceux qui la raillaient avec bananes et cris de singes. 

                                         Sarkozy : Il est passé par ici, il repassera par là. Du Fouquet’s à un yacht (ou l’inverse), de Disneyland au plateau des Glières. Hyperactif difficile à localiser.

Et encore…

Roussel : Fabien de son prénom, comme la place du colonel, siège du PCF. Patronyme (pour la couleur) et prénom prédestinés !

Mélenchon : tellement d’insoumission qu’elle explose en images holographiques. Aux dernières nouvelles, il ferait des vagues.

Zemmour : l’homme de médias fera-t-il son trou en politique ?

Le Pen : Marine a quitté la Jeanne d’Arc invoquée par Jean-Marie pour le Louvre. Changer de lieu pour se faire un nom.

Jadot : vert dans l’âme donc partout dans la nature, peut-il être d’un seul lieu ?

Macron : On se souvient de sa marche solitaire et mitterrandesque au Louvre au lendemain de son élection. On se souvient aussi que Louis XIV quitta le Louvre «  étymologiquement lié au mot « loup ») pour Versailles qu’il fit bâtir. C’est que, enfant, il avait mesuré les risques que lui avait fait courir la Fronde. Il décidé de prendre ses distances et de mettre à sa main les « grands » du pays. Depuis son élection, Macron doit faire résister à la fronde.

Hidalgo? J’oubliais! Un jardin de roses comme dans le Petit Prince, et un peuple de gauche à apprivoiser.