Paroles d’élus, Français, étrangers, racisme, dédain

Paroles d’élus, Français, étrangers, racisme, dédain

16 janvier 2022 Non Par Paul Rassat

— J’ai très envie d’emmerder les non-vaccinés.

— Les Français sont des veaux.

— Notre problème, ce n’est pas les étrangers…ça pose moins de problèmes que d’avoir des musulmans et des noirs…le travailleur français…qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! Si vous ajoutez le bruit et l’odeur… [ La photo est de Oliviero Toscani]

Le problème, c’est le nombre

— Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.

 Je ne suis pas raciste, j’ai une amie plus noire qu’une arabe !

— Il est des quartiers où je peux comprendre l’exaspération de certains de nos compatriotes, père ou mère de famille, rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s’est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu’on ne mange pas pendant le ramadan.

[Notons que l’appellation « pain au chocolat » pose problème pour les tenants de la « chocolatine ». Clivage malencontreux qui rappelle les langues d’oc et d’oil, la cuisine au beurre ou à l’huile, le caviar ou les œufs de truite…Clivage accentué par la dénonciation du mâle blanc qui, tel un panaris, gangrène la société.]

Trouver un truc, même pour les Français

— Un allocataire sur cinq perçoit un revenu plus élevé en étant au chômage qu’en travaillant.

— …on met un pognon de dingue dans les minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres ( ceux qui tombent pauvres, aussi). On doit avoir un truc qui permette aux gens de s’en sortir.

Le mot de la taupe

Il serait tellement facile de rire et de rappeler l’une des dernières scènes du film Delicatessen montrant l’un des personnages principaux demandant « J’ai un truc, là ? » alors qu’un instrument contondant vient de lui fendre le crâne. Soyons sérieux. Un truc ? Éviter les clichés, les préjugés. Adopter une véritable politique qui prenne en compte tout le monde. Ne pas jouer toujours les mêmes notes en les arrangeant un peu différemment dans la partition. Faire adhérer à un projet qui présente une véritable vision plutôt que s’affirmer en dénonçant des responsables d’une situation que l’on est incapable de faire évoluer favorablement en utilisant toujours les mêmes outils inutiles.