« Yumé », Rêve, conte dansé pour petits et grands.

Vu à l’Auditorium de Seynod Yumé créé par Beaver Dam Company / Edouard Hue.

Interprétation très libre

Bien myope, Talpa la taupe a cru voir plus que ce qu’annonce la lettre d’intention. Évidemment, l’inspiration est japonaise. Yumé signifie « Rêve ». Talpa s’est aussitôt engouffrée du côté de Kurosawa et de Dreams. Il arrive que Talpa creuse dans sa propre direction. On retrouve dans Yumé le jeu avec la lumière des contes figurant au début de Dreams. Les métamorphoses continuelles de la nature y traduisent le tissage des forces terrestres, corporelles et spirituelles qui composent la vie.

Écrire et lire sa vie

Yumé commence sur une scène de lecture. Celle-ci permet au personnage de se découvrir. Elle crée ce recul qui lui donne conscience de son existence. Par la lecture elle dépasse le stade de la vie biologique pour atteindre à l’existence. Elle échappe à un fonctionnement purement animal. En ceci, Yumé est un conte initiatique.

La danse, le jeu

Sur scène dansent l’ombre et la lumière. Elles se découvrent, s’évitent, s’apprivoisent. Il s’agit de se démasquer pour se trouver. La fluidité des arabesques dansées porte le mouvement permanent. Elle habille le jeu d’écriture qui donne vie à la narration.

Expression

Exprimer, c’est presser pour faire sortir. Yumé exprime consciemment ou non ce qu’est la danse. Le corps des danseurs exprime, écrit. Le public lit. Le tout simultanément. Sans aucun vecteur intermédiaire comme la langue. Les gestes, les déplacements, la danse sont de la lumière en mouvement. Il y faut en contrepoint l’obscurité permettant la lecture.

Yumé ? Un rêve éveillé

Les applaudissements du public le montrent : le spectacle ravit petits et grands. La narration se nourrit d’images créant un sens ouvert et poétique accessible, à des degrés divers, à tous les publics. L’économie de moyens participant au décor et à la mise en scène chorégraphiée renforce la densité métaphorique du spectacle.