Pavlov
4 mars 2023Ivan Pavlov est l’inventeur du réflexe. Avant lui les êtres vivants étaient animés d’automatismes mais ils ne savaient pas qu’il s’agit de réflexes. Une chose qui n’a pas de nom n’existe pas. D’où la déclaration de chaque naissance à l’état-civil. ( Le dessin est de Franz Schimpl).
Le réflexe conditionné conditionne
Ivan a remarqué que les chiens salivent avant que leur gueule entre en contact avec la nourriture. Réflexe conditionné par la proximité de la nourriture. Mais les chiens remarquèrent que Pavlov prenait des notes chaque fois qu’ils salivaient. Qui conditionne qui, dans l’histoire ?
De Gaulle
On a très mal interprété la « fuite » de De Gaulle en 68. Le Général ne s’était pas réfugié en Allemagne auprès du général Massu pour échapper à la chienlit. Il rejouait, en réflexe conditionné, le refuge à Londres pour sauver la France.
Poutine
Woody Allen fait dire à l’un de ses personnages « Quand j’écoute trop Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne. » Itou pour Poutine. Quand on lui parle de l’Ukraine, il fait jouer du Wagner et tripote le bouton nucléaire.
Les autres
De même avec les économistes. Parlez-leur de crise : ils vous fournissent aussitôt les solutions…et reproduisent toujours les mêmes. Les politiques ? Organisez des élections : les apprentis sorciers se présentent aussitôt. Ah, si Pavlov n’avait pas trouvé le réflexe conditionné ! À quels ennuis nous aurions échappé !
Le réflexe de l’étymologie
L’étymologie de réflexe est intéressante. Du latin reflexus, de reflectere qui signifie réfléchir. Comme un miroir ? Comme un être pensant ? Le miroir est pavlovien. La pensée devrait être réfléchie. Pierre Dac écrivait « Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant. »
Quand le miroir ne réfléchit plus
Certains de nos concitoyens se dépavlovisent progressivement. Abstention, vote blanc. Le phénomène prend même de l’ampleur. Nos dirigeants, qui ne sont pas toujours responsables, s’ingénient donc à nous faire saliver. Le bon vieux système de la flatterie et de la stigmatisation-carotte ou bâton-montre cependant ses limites. Il est dépassé, obsolète, éculé. Usé jusqu’à la trame. L’idée même d’un manque de pédagogie finit par se retourner contre ceux qui la prennent pour prétexte à leur échec. C’est à eux, certainement, que l’éducation fait défaut. Une éducation qui leur permettrait un minimum d’imagination.
Saliver
La pavlova est un gâteau qui fait saliver à juste titre. Et puis, se souvenir de cette droite dépavlovisée qui s’affirmait décomplexée. Freud chassant Pavlov. » Saliver encore… » pourrait chanter Lavilliers. « What else ? » action / réaction. Pas de plan B. L’évidence évidée de sens s’impose. » What else ? » George ?