Missak Manouchian
12 février 2024Le livre qui retrace la vie de Missak Manouchian est le résultat d’ un travail d’équipe( Didier Daeninckx, Mako, Dominique Osuch) comme la Résistance qu’il a incarnée avec ses compagnes et compagnons. Tirées de la quatrième de couverture, ces quelques phrases : « Le 21 février 1944, Missak Manouchian et vingt et un membres de son groupe de Résistance sont fusillés dans la clairière du Mont-Valérien. Rescapé du génocide arménien, orphelin, apatride, poète, résistant, amoureux de vivre à en mourir, voici son histoire. Une vie héroïque !
Le 21 février 2024, Missak Manouchian entre au Panthéon. »
L’étranger
« On est frappé par l’engagement massif des étrangers dans l’armée…Dès les premières lois promulguées par le nouvel État autoritaire installé à Vichy, la cible est l’étranger : le 17 juillet 1940, les enfants d’étrangers sont chassés de la fonction publique… »
« Les multiples visages des résistants étrangers »
Allemands et Autrichiens s’enrôlent dans la Légion étrangère. Dans l’armée combattent des Espagnols. Dans la Résistance opèrent des Espagnols, des Polonais… » On connaît moins les maquis allemands du Sud-Ouest, qui ne sont pas composés que d’Allemands ». On y retrouve des volontaires des Brigades Internationales.
Xénophobie
« La figure de l’étranger est bien centrale lors du procès dit de « l’Affiche rouge » qui se tient du 15 au 18 février 1944. Les autorités allemandes orchestrent à cette occasion, avec le relais de leurs amis collaborationnistes, une vaste campagne de propagande xénophobe, anticommuniste et antisémite. » Ce livre souligne, une fois de plus, la participation active de la police française dans la lutte contre les résistants.
Le pouvoir fait l’Histoire
Résistant ou terroriste ? C’est selon. Selon celui qui détient le pouvoir et la communication. La langue n’est pas innocente. Voyant poindre la défaite allemande, Robert Brasillach nota : « L’Histoire est écrite par les vainqueurs. » On le fusilla pour avoir collaboré avec les Allemands. Ce livre traduit le pouvoir de la mémoire, de l’honnêteté consacrée à l’enquête dans tous ses aspects, historique, sociologique, humaine. La force du trait, de l’image, de la couleur traversent le temps, comme Missak Manouchian qui, en première de couverture vient vers nous, nous rejoint par-delà les contingences de la vie. Les « accidents ». Les affiches pour des voyages, des films, des voitures constituent un contrepoint saisissant qui apporte à l’histoire de Missak Manouchian cet « exotisme » du quotidien proche de l’écriture de Michel Vinaver. Juxtaposer des faits, des discours permet au spectateur, au lecteur de se construire sa popre lecture.
PS
On apprenait ce matin, 11 février 2024, que la cote de popularité de la droite française dévisse au profit de l’extrême droite. Si celle-ci parvient au sommet de l’État, par le jeu du pouvoir, elle deviendra la droite. Ite Missak est !