Étoiles
6 avril 2025Les étoiles font leur entrée à Top Chef. Une entrée en fanfare. Les candidats et les chefs ont dû être bien conditionnés : il s’agit apparemment de placer le plus possible d’étoiles par épisode. Il ne faudrait pas que le téléspectateur ignore ou bien oublie que l’enjeu de Top Chef, c’est un restaurant et, éventuellement, une étoile au Guide Michelin.« Ô Seigneur Jésus, tu es mon Guide, tu es ma Lumière, tu es le Christ sauveur des hommes… »
Que d’étoiles !
Sachant qu’il y a trente et un établissements triplement étoilés, quatre-vingt-un doublement étoilés et cinq-cent-quarante-deux mono étoilés, ceci fait un total de sept-cent-quatre-vingt-dix-neuf étoiles décernées. Faut-il que le mot étoile soit prononcé autant de fois par épisode télévisé ? Un doute subsiste. Cent étoiles vertes sont décernées chaque année. Faut-il les ajouter au reste des étoiles ?
Envie d’avoir envie
On ne reviendra pas longuement sur l’importance du visuel mentionnée par les inspecteurs du Guide. On ne se plaindra pas trop du « Ça donne très envie » utilisé sans complément. L’envie étant ici une donnée en soi. J’ai envie donc je suis. Et si le plat donne envie, il est aussi encore plus lui-même et me permet d’être encore plus moi-même.
À qui profite.. ?
Certains chefs dénoncent cette intrusion du Michelin dans l’univers très bavard des médias. Sa crédibilité en serait écornée. Les fonds de sauce du Guide étalés sur la nappe de la télé, ça fait un peu tache. On assiste en réalité à une désacralisation. S’avèrera-t-elle judicieuse ? La restauration souffre actuellement, le Guide Michelin aussi. Ses repères assez classiques peuvent sembler dépassés dans un monde en perpétuel changement.
Une question. Qui profite de qui ? Est-ce une symbiose, une association à bénéfices réciproques ? On peut se demander si, à terme, M6 ne va pas racheter le Guide Michelin. Moins on verra les étoiles dans le ciel pollué, plus il y en aura sur nos tables. L’association Michelin / Top Chef frise le mauvais goût.