Steaks hachés à volonté

Steaks hachés à volonté

1 juillet 2025 0 Par Paul Rassat

Les mousses, matières émulsionnées, produits comme les steaks hachés semblent être l’avenir de l’humanité. Décomposés, recomposés, on peut y mettre ce qu’on veut. La « viande artificielle » offre de nombreux avantages. Elle peut être végétale et donc convenir aux végétariens, végétaliens, vegans, flexitariens. Elle peut être d’origine animale mais plus facile à produire, à terme, que de la « viande naturelle » Voici ce qu’on peut en lire sur le site du Museum d’Histoire Naturelle.

« Première solution

Reproduire, à partir d’ingrédients purement végétaux, l’aspect et la texture de la viande. Pour proposer mieux que les tristes steaks de soja qui remplissent habituellement les rayons végétariens des épiceries, des sociétés comme Impossible Food ont investi des millions de dollars en recherche et développement pour trouver LA bonne formulation, à base de blé, pomme de terre, huile de coco, jus de betterave et… hémoglobine végétale, produite à partir de levures génétiquement modifiées dans lesquelles ont été introduit le gène de la léghémoglobine de soja, pour obtenir une viande bien saignante, aujourd’hui à la carte de milliers de restaurants aux USA !

Deuxième solution

La viande in vitro, c’est-à-dire la culture de cellules animales en laboratoire. Agrégat de cellules souches baigné dans un sérum supplémenté en facteurs de croissance et autres additifs nécessaire à la croissance cellulaire, le premier « steak artificiel » a été servi en 2013 pour la modique somme de 250 000€. Si l’on peut légitimement s’attendre à une baisse drastique des coûts avec la production en masse de ce type de viande (les plus optimistes tablant sur un steak à 10 € à l’horizon 2020), la question écologique est loin d’être réglée, car l’élevage in vitro est très gourmand en énergie et rejette beaucoup de CO2. »

Troisième solution

Le recours à l’imprimante 3D est très prometteur. Dans un premier temps, on a envisagé l’utilisation d’ une pâte de soja comme matière première, ou bien la culture de cellules animales. Peut-être parviendra-t-on à utiliser uniquement des bactéries ! Quel progrès ! Si ce sont les bactéries qui, en se multipliant, font le boulot, plus besoin de millions de mètres cubes d’eau pour produire de la viande naturelle. Plus de vaches, donc moins de gaz sous forme de rots et de pets : une atmosphère plus saine. Tout bénèf !

Mais

Mais sans les vaches, qui va entretenir les paysages ? L’herbe va pousser partout. En alpage, les paysages redevenus sauvages seront impropres au tourisme. La tradition de la transhumance va disparaître. Le « Retour des Alpages » à Annecy n’aura plus aucun sens. À moins que l’on fasse défiler des imprimantes 3D dans la Vieille Ville, avec des clarines, ou bien une bande son enregistrée.

Et puis, enfin, qui regardera passer les trains ? Sans vaches, miroirs des passagers, le réseau ferroviaire est inévitablement appelé à disparaître. À moins que l’on installe des troupeaux d’imprimantes 3D dans les prés.

Mesure-t-on bien toutes les conséquences qui découleront de cette nouvelle pratique ? Tout notre environnement se verra changé afin de produire du steak haché.

Conséquences subsidiaires

Qui dit disparition des vaches dit disparition du lait. Toutes les mères devront donner le sein. Finis les produits laitiers. À moins que là encore l’imprimante 3D fasse des miracles. On n’arrête pas le progrès. Restera à produire des imprimantes 3D casher et hallal.

— Votre steak tartare, monsieur ! Je vous apporte le jaune d’œuf synthétique pour la sauce. Bon appétit.