Désir, plaisir et pouvoir d’achat

Talpa a déjà traité du pouvoir et de la puissance. La puissance est l’action,  «  l’impact » que vous pouvez exercer directement. Le pouvoir vous est donné par d’autres. Il est donné aux gens à revenus modestes ou moyens un pouvoir d’achat qui ne dépend pas d’eux. On leur fait croire qu’il dépend de leur travail, de leur mérite afin de continuer à exercer sur eux la pression nécessaire à l’ordre social conçu par les dominants. Les plus aisés disposent, eux, d’une puissance d’achat qu’ils transforment à leur gré en pouvoir d’achat, en épargne, en investissement…

Quand pouvoir et puissance se confondent politiquement

Quand les deux notions de pouvoir et de puissance se confondent, nous obtenons en fonction du degré de confusion, le régime russe actuel, les tendances du régime présidentiel français, les clivages liés à notre mode d’élection et à notre constitution.

Jupiter et Maman

Cette confusion tourne à la confusion et à la manipulation médiatique. Jupiter, le maître des horloges condescend ponctuellement à quitter l’Olympe pour se frotter sensuellement à la démocratie. Sur l’autre versant de la montagne, Marine, transformée en maman protectrice, joue de la trompe pour dénoncer la perversité d’un Manu qui ne protègerait pas les Français. Elle égratigne Jean- Luc qui ne pense pas, lui non plus, aux Français mais aux Législatives. Mais que font tous ces gens ? Ils suivent les sondages pour complaire aux électeurs. Ils adaptent leur programme à géométrie variable. Il leur importe plus de conquérir le pouvoir qui les rendra puissants que de défendre des idées en lesquelles ils croient.

Et le désir ?

On nous matraque à longueur de quinquennats avec le principe de réalité. « Il faut regarder la réalité en face. » Une fois les élections venues, c’est le discours politique qui s’adapte à la perception que les sondages donnent de la réalité. Frustration puis promesse de satisfaction.  C’est qu’il faut faire plaisir pour séduire. Le plaisir est le maître mot. « J’ai pris du plaisir » déclare ce sportif après un match, un spectateur au théâtre ou au cinéma, un client… Nous consommons de la nourriture, du sexe, de la culture…et de la politique. Nous consommons du plaisir à flux tendu, en turgescence permanente. Cette chaîne de plaisir à plaisir ne laisse plus de temps d’attente, de désir, de fantasme. On nous gave ! L’érotisme disparaît sous la pornographie de la consommation. Transformer tout ceci en désir ?

Un ersatz de plaisir par défaut, sans désir

Nombre d’électeurs ne voteront pas pour le 2° tour à venir. Ou blanc. Ou pour faire barrage. Par défaut. Sans désir. Ils le reporteront sur les prochaines soldes, les vacances d’été. « Achetez mon programme, cent pour cent recyclé. Je vous fais un prix à cause de quelques défauts d’aspect. Un gratuit pour deux achetés ! » Et puis on change la couche et le préservatif tous les cinq ans. Maman remballe ou s’installe. Jupiter règle les horloges sur 24, sans que l’on sache si ce nombre traduit une avance ou un retard. À suivre…