Alimentation, culture et politique

Alimentation, culture et politique

1 février 2022 Non Par Paul Rassat

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. »

Cet aphorisme figure dans les premières lignes de Physiologie du Goût de Brillat-Savarin. Une chercheuse a contribué aux polémiques concernant l’alimentation en soutenant que la gastronomie française est au service de la blanchéité. La culture alimentaire française refléterait des pratiques chrétiennes au détriment d’autres cultures. Vaste débat ! Surtout lorsqu’il s’invite dans une campagne présidentielle. Certains y défendent le couscous. D’autres mettent en avant « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage. » Aussitôt les vegan, les défenseurs des animaux se sentent provoqués. Et puis cette affaire des menus de cantine sans viande (mais avec œufs ou poisson). Talpa suggère qu’un volet concernant la nourriture fasse obligatoirement partie des programmes pour l’élection à la Présidence de la République.

Modestes contributions à notre alimentation

Souhaitant apporter sa patte au débat, Talpa avance deux propositions.

La soupe égalitaire

La soupe du troisième millénaire sera égalitaire ou ne sera pas !

On en a soupé des grosses légumes ! Des grosses légumes baignant et fricotant avec des huiles ! On en a marre de servir la soupe aux autres. Assez de salades. On veut profiter de la vie, mettre du beurre dans nos épinards avant que les carottes ne soient cuites et de manger les pissenlits par la racine. Vive la soupe à l’oseille pour tous, même ceux qui n’ont ni patate, ni un radis ! Vive la révolution par la soupe ! Nous sommes dans le potage depuis trop longtemps ! Vive le minestrone revigorant avant le bouillon de 11 heures ! Les p’tits légumes en julienne, ça c’est aux p’tits oignons !

Soupe et spiritualité

Revenons à la dimension religieuse de la soupe. « Tu es Pierre, et sous Pierre je bâtirai les fondations de l’Eglise » a déclaré Jésus avant d’être victime d’une erreur de traduction. Les premières églises, c’est bien connu, étaient rondes. Elles avaient la forme d’une soupière, reprenant ainsi la perfection symbolique du cercle. Le léger nuage de vapeur s’élevant du plat divin, embaumant l’éther et titillant voluptueusement les narines des convives a toujours incarné la divine représentation de l’esprit saint. Mais où est passée de nos jours la dimension spirituelle du merveilleux breuvage ? Soupe en pack, instantanée, en sachet, en poudre, déshydratée, survitaminée, congelée, surgelée, E-quelque-chosisée, glutamatée…

Vive la soupe originelle

Rendons de nouveau la soupe populaire ! L’égalité par la soupe ! Voilà ce que pourrait être le slogan d’un ou d’une véritable candidat-date aux élections présidentielles, qui ajouterait le concept de soupité à notre chère devise « Liberté, Égalité, Fraternité ». « Soupité, missa est » relancerait la religion chrétienne et permettrait de moderniser le processus de transsubstantiation. Finis l’insipide hostie et le petit blanc acide, remplacés par l’authentique communion, la soupe primitive, primordiale, vitale. La soupe pour tous ! Démarche politico-écolo-religio-révolutionnaire qui apportera ses bienfaits à l’humanité et transformera notre Terre (même les banlieues chaudes) en jardin édénique.

L’intégration par le couscous

Voir, concernant le couscous, l’article que lui a déjà consacré Talpa.

La tomate salvatrice

Fumer des tomates est bénéfique 

Des recherches scientifiques ont montré que les tomates contiennent de la nicotine, substance naturellement dopante pour le cerveau comme l’affirmait Henry Laborit. Ce qui est néfaste pour la santé, dans la cigarette, ce n’est effectivement pas la nicotine, mais les différents produits chimiques ajoutés par les manufacturiers. Fumer des produits exempts de goudrons, d’ajouts chimiques, d’exhausteurs de goût serait donc un bienfait pour le corps et l’esprit.

La tomate pour donner la patate à notre alimentation

On pourrait penser que la consommation de tomates fraîches en salades et autres préparations culinaires suffirait ; il faut cependant considérer que le séchage d’un produit assure une concentration de ses principes actifs et donc de ses bienfaits. Il est souvent fait référence au régime crétois quand on souhaite donner l’exemple d’un  régime alimentaire parfait pour la santé et l’espérance de vie. On met alors en avant l’huile d’olive, le régime peu carné…en oubliant cet élément fondamental que constitue la tomate indispensable au bien- être  du corps et de l’esprit à la fois. Qui voudrait vivre longtemps en souffrant de dépression, de maladies psychiques ou corporelles ?

Une économie plus forte que celle du ketchup

La tomate séchée ne faisant pas partie des références gastronomiques de nombreux pays extra-méditerranéens, il serait plus facile de la substituer aux cigarettes classiques que de l’imposer dans la cuisine. Séchée, broyée, conditionnée en cigarettes ou cigares,  éventuellement parfumée aux herbes de Provence, la tomate est l’avenir de la Régie Française des Tabacs. Ainsi prendraient fin les hésitations autour de la vente de CBD.