Bourse, elle suit son cours

Bourse, elle suit son cours

11 mai 2023 Non Par Paul Rassat

Jouer à la bourse sans tricher

Alain Bashung aurait reçu un prix des PME pour sa chanson Ma petite entreprise à cause d’une méprise. Ma petite entreprise ne connaît pas la crise était un hommage  à la libido et non à l’entrepreneuriat. Le mot couille signifie aussi bien testicule que bourse à testicule. En latin, testis désigne aussi bien le testicule que le témoin. C’est que les testicules sont les témoins de la virilité et qu’ils ont à voir avec le testament. Tant que la religion catholique se veut misogyne, le testicule fera son petit bonhomme de chemin puisqu’il détermine l’électivité de l’impétrant pape de qui on doit pouvoir dire « Duos habet, et bene pendentes. » On traduit habituellement cette formule par « Il en a deux, et elles pendent bien. » Elles sont bien accrochées serait plus approprié, car il s’agit d’éviter la fraude qui aboutit à l’élection de la papesse Jeanne. Quant aux couilles du pape, elles désignent une variété de figue ou de prunes, au choix.

SOS couilles battues

Il faudrait créer une association « SOS couilles battues » tellement on entend dire « Je m’en bats les couilles », expression qui peut relever, selon le locuteur ou la locutrice, du sadisme, du masochisme réels , virtuels ou fantasmés. On se rappelle les poires tapées, spécialité gastronomique en voie de disparition. A force d’être battues et rebattues, les couilles ne risquent-elles pas de disparaître elles aussi ?

Je m’en bats les couilles

En cette belle matinée ensoleillée, je suis d’humeur légère.

Le feu rouge passe au vert écolo et je prends la suite du véhicule qui me précède dans un enchaînement particulièrement logique lorsqu’une jeune fille traverse entre les deux voitures sans un seul regard autour d’elle.

— Il faut regarder ! lui dis-je, mi agacé mi paternaliste.

— Je m’en bats les couilles, me répond-elle.

Pris d’un irrésistible élan citoyen, je la traite de connasse afin d’établir le lien sur la même longueur d’ondes. Mais je m’en veux encore. Imaginez l’abîme de perplexité dans lequel a pu se retrouver plongée cette charmante et délicate jeune femme au romantisme exacerbé.

Je la traite de connasse, ce qui signifie littéralement « gros appareil sexuel féminin », « gros vagin » en langage particulièrement vulgaire, soit, mais aussi en référence à une caractéristique anatomique très précise alors qu’elle s’attribue elle-même dans le même temps des attributs strictement masculins, voire virils. What a confusion ! À notre époque où l’identité sexuelle pose tellement de problèmes qu’on parle d’orientation sexuelle, de quoi désorienter plus d’un individue, non !

Voici donc cette frêle personne dotée en même temps d’attributs féminins et masculins qui la transforment en androgyne. Je m’en veux encore et comprends qu’elle cherche sa voie en traversant la chaussée à contre temps.

Testicules et réchauffement climatique

Et puis…je me dis que si tout le monde s’en battait les couilles, hommes, femmes, androgynes et les autres, ceci permettrait peut-être de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Nous imiterions les abeilles qui battent des ailes pour maintenir une température constante dans leur ruche. S’en battre les couilles ? Une solution écolo à nos problèmes planétaires de réchauffement climatique à condition de ne pas se laisser aller à faire l’hélicoptère dont la consommation en vol n’est pas exemplaire.

En avoir ou pas

Molles ou dures, féminines ou masculines voire transgenre, les couilles sont mises à toutes les sauces. Cuisinées, elles s’appelaient autrefois des amourettes, que chantait Leny Escudero.

À propos du Maréchal Lyautey, enfin, Clémenceau aurait dit quelque chose comme « Voilà un homme admirable et courageux, qui a toujours eu des couilles au cul même quand ça n’était pas les siennes. » Cité par Agnès Pierron Souris qui n’a qu’un trou Petit dictionnaire des expressions courantes d’origine argotique

PS

Talpa a choisi la métaphore poétique pour illustrer cet article.