Budget : « On ne badine pas avec le budget. »
4 février 2023C’était le titre d’une pièce de Marivaux qui fut jugée ennuyeuse. On connaît la suite. On n’est cependant jamais trop sérieux en matière de budget. Pris à la légère, le budget à la louche est susceptible d’entraîner des effets désastreux. Certains entendront « Allah louche » et l’égorgement rituel à la kalachnikov du supposé coupable suivra aussitôt la fatwadvienne que pourra ! Ailleurs, mal ficelé, le budget peut provoquer un dépôt de Liban. En France, nous veillons à ce que le budget demeure équilibré.
Du budget au budget
Le mot budget a voyagé ! Il nous vient de l’anglais budget. Cette filiation ne saute pas aux yeux à l’écrit. C’est la différence de prononciation qui en révèle toute la richesse. Le budget vient de la bougette anciennement française qui était un petit sac de cuir. Oh oh, se disent les esprits les plus polissons. Ohoh ! Petit sac de cuir ! Qui fricote étymologiquement avec le bouge. Rappelons-nous Jacques Chirac, qui œuvra à l’Économie et aux Finances. Jacques était d’une précision chirurgicale. « Cinq minutes, douche comprise » l’appelait son entourage rapproché à propos de ses fredaines. Eh bien, ce Jacques réussit ce tour de force étonnant qui parvint à réunir la précision, l’impassibilité et ses petits sacs de cuir le jour où Margaret Thatcher le poussa à lâcher « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. » Le flegme français l’emportait sur son double britannique.
Il faut donc consacrer beaucoup d’attention et de soin à ses budgets.
Le budget fricote étymologiquement avec les bourses. Et l’on sait que ce sont traditionnellement les femmes qui tiennent les cordons de la bourse. Elles sont passées maîtresses dans l’art d’en jouir sans sombrer, grâce à la contraception, dans l’inflation familiale. Quand le budget va, le plaisir est partagé. C’est le principe fondamental du « vivre ensemble ». Notons, pour terminer que « plaisir » vient du latin » placeo », plaire. Et que ce qui plaît est ce qui convient et inversement.