Cabinet, conseil, Mc Kinsey…

Cabinet, conseil, Mc Kinsey…

2 avril 2022 Non Par Paul Rassat

La polémique enfle autour des pratiques de l’État en matière de conseil. Comment s’y retrouver dans ce cabinet d’aisance qui déclenche la curiosité autour de Mc Kinsey?

Qu’est-ce qu’un cabinet ?

Vous aurez remarqué que Talpa ne cède pas à la facilité actuelle qui aurait consisté à demander « Un cabinet c’est quoi ? » Cabinet est un diminutif de cabane, petite chambre à bord d’un bateau. Les enfants aiment construire des cabanes dans les bois. Ça tombe bien, dans les bois, pas besoin de cabinet. Cabane et cabinet flirtent avec caban. Le cabinet peut être particulier dans un restaurant. De verdure. De lecture. D’avocats ou d’affaires. De conseil aussi. Il apporte alors une sorte d’aisance qui permet de traverser la rue afin de trouver un travail capable de vous payer bien mieux qu’un caban, un costume.

Conseil et vérité

En 2004 paraissait Les mensonges de l’économie sous la plume de J.K Galbraith. On y lit « Cet essai se propose de montrer comment, sur la base de pressions financières et politiques et des modes du moment, la théorie et les systèmes économiques et politiques en général cultivent leur propre version de la vérité. Une version qui n’entretient aucune relation nécessaire avec le réel. Personne n’est particulièrement coupable : on préfère, et de loin, penser ce qui arrange chacun…Ce qui arrange chacun, c’est ce qui  sert, ou ne gêne pas les intérêts économiques, politiques et sociaux dominants. » Plus loin l’auteur montre que le secteur privé s’en prend au secteur public pour le remplacer. Il dissimule ainsi qu’il n’est pas plus efficace que le secteur public. Le nombre de rapports inutilisés issus de cabinets conseils semble en être la preuve.

Le doigt, la lune et l’imbécile

«  Quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. » Récemment, un économiste de l’Institut Montaigne, présenté comme brillant, participait à un débat sur le RSA. Bertrand Martinot défendait la contrepartie en heures travaillées exigées des récipiendaires. Il rappelait que RSA signifie « revenu de solidarité active ». Un revenu est la contrepartie d’un travail. Quand le doigt pointe l’humain, l’économiste regarde le dictionnaire. Souvenir de ce débat entre deux économistes et de cette objection «  Là on est dans la morale, on n’est plus dans l’économie. » Comme si la seconde pouvait fonctionner sans la première. Non ? Si ! Non ! Revenons à Mc Kinsey. L’entreprise ne paierait pas d’impôt en France car elle optimise fiscalement. Comme le font des entreprises françaises à l’étranger, répondent certains experts. C’est bien là le problème.

Conclusion de Talpa

Pourquoi ne pas faire confiance à un service public que l’on rendrait performant ? Chacun peut constater que l’usager est au service du service public et non l’inverse. Celui-ci impose une loi et un pouvoir souvent inefficaces et non pertinents car il se replie sur son territoire de plus en plus discuté, restreint et dépourvu de moyens. À la manière d’un prof obligé de respecter un programme à la lettre ,  autoritaire car dépourvu des moyens d’une véritable transmission.