Cinéma Italien d’Annecy, un festival de piques

Discours de Francesco Giai Via

« Bienvenue à la quarantième édition d’ Annecy Cinéma Italien. Je suis Francesco Giai Via. Si Salvador (Garcia) est devenu le directeur du Festival je suis le directeur de la Scène Nationale. Je ne sais pas si c’est un jour triste ou si c’est un jour gai. [ Francesco répond ici à Salvador Garcia évoquant le résultat des élections en Italie et la nécessaire résistance des artistes]. C’est un autre jour. Un jour où comme d’habitude, peut-être plus que d’habitude il faut bosser. Faire notre boulot le mieux possible. Notre boulot ce soir et pendant toute cette semaine, ce n’est pas seulement la célébration de la grande Histoire. La chose la plus importante est notre travail culturel, le travail du spectacle. Nous devons rendre l’Histoire vivante.    

Discourir ou agir       

On peut toujours faire des discours mais le plus important est notre action de chaque jour. Nous devons sauvegarder des moments de rencontre, d’échange. C’est pourquoi je suis heureux de voir la salle si pleine… Nous rencontrons aujourd’hui des difficultés liés aux déséquilibres mondiaux ou locaux mais nous devons faire de l’Histoire quelque chose de vivant… »

L’avenir du Cinéma italien à Annecy ?

C’est ainsi que Francesco Giai Via entamait sa présentation de cette quarantième édition. Il annonçait aussi la présence de Jean Gili chargé de remettre un prix cette année. L’ « Histoire » fait donc aussi son retour de cette façon. La réplique de Francesco à Salvador se présentant comme directeur du Festival, le nom de Jean Gili ouvrent des pistes de réflexion. Plus tard, quelqu’un annonçait en privé que ce serait la dernière édition du Cinéma Italien. «  Ce n’est pas aussi simple » répond un élu à Talpa. Salvador s’en va en mars prochain. Le CNC et l’Italie ne soutiennent plus ce Festival. On va voir quelle décision prendra le nouveau directeur ou la nouvelle directrice.

Perplexité

Talpa se pose quelques questions. Il y avait déjà eu des remous avec le départ de Jean Gili. Subirions-nous les répercussions logiques de cet événement ? Logiques pour certains seulement. On entend aussi parler d’un Festival du Cinéma Européen. Étonnant à l’heure où la Savoie et Turin œuvrent à refonder une Université commune. Sans sombrer dans l’embaumement de l’Histoire, il existe des liens très forts entre la France et l’Italie, entre les Savoie et certaines régions italiennes. Talpa n’a pas toutes les données concernant la situation mais se demande si la ville ne devrait pas  être plus déterminée, plus combative en matière de culture. Si un Festival du Cinéma Européen voyait le jour, il est certain que la tête en serait la direction de Bonlieu Scène Nationale. Une structure qui occupe déjà une position très dominante, peut-être envahissante. Les échanges entre Francesco et Salvador en sont la démonstration.

À suivre…