Dieu existe

Dieu existe

4 septembre 2023 Non Par Paul Rassat

« ARGUMENTUM ORNITHOLOGICUM »

« Je ferme les yeux et je vois un vol d’oiseaux. La vision dure une seconde, peut-être moins. Leur nombre était-il ou non défini ? Le problème enveloppe celui de l’existence de Dieu. Si Dieu existe, le nombre est défini, car Dieu sait combien d’oiseaux j’ai vus. Si Dieu n’existe pas, le nombre n’est pas défini, car personne n’a pu en faire le compte. Dans ce cas j’ai vu un nombre d’oiseaux, disons inférieur à dix et supérieur à un, mais je n’ai pas vu neuf, huit ou sept, six, cinq, quatre, trois ni deux oiseaux. J’en ai vu un nombre compris entre dix et un, qui n’est ni neuf, ni huit, ni sept, ni six, ni cinq, etc. Ce nombre entier est inconcevable ; donc, Dieu existe. »

                       Jorge Luis Borges in L’auteur et autres textes

L’oxymore existentiel

Borges part de ceci «  Si Dieu existe, le nombre est défini. Il conclut «  Ce nombre entier est inconcevable ; donc, Dieu existe. » Double contradiction apparente puisque nous partons d’un phénomène qui consiste à voir des oiseaux qui n’existent pas. Une sorte de ruban de Möbius de la pensée. Nous rejoignons l’oxymore existentiel de Michael Edwards pour dépasser le principe de non contradiction si cher (à tous les sens du terme) à la pensée occidentale.

Dieu en famille

Une autre preuve de l’existence de Dieu avancée par Talpa. Voici un court texte intitulé Et voilà les parents de Dieu

Eh oui ! Dieu a des parents. Il les a inventés pour être comme tout le monde.

Vous connaissez l’histoire ! Un beau jour, Dieu s’est mis en tête de créer le monde. Paf ! En même pas une seconde tout était créé, en place ; et mieux, tout fonctionnait !

Trop bien.

Étant éternel et partout à la fois, Dieu sait bien qu’il faut se raconter des histoires pour donner un peu d’intérêt à la vie, alors il a revu le scénario de la création afin de le rendre crédible aux hommes, mais pas trop. Et c’est ainsi qu’est née la version qui a eu tant de succès au cinéma. L’homme à son image, Adam, la côte, Eve, la golden vendue à l’unité, le serpent à sornettes, le dimanche chômé que les mécréants souhaitent ne plus respecter au point que c’est à se demander ce que font les croyants qui ont manifesté contre le mariage pour tous pour s’ y opposer religieusement parce qu’ils sont pour le mariage pour certains mais pas contre le travail le dimanche pourtant jour de Dieu et de repos. et qui gardera le magasin pendant ce temps ? Hein, qui ?

Qui est à l’image de qui ?

C’est comme ça qu’on a commencé à dire que Dieu a créé l’homme à son image, ce qui pose un problème pour les musulmans, qui n’ont pas le droit à l’image de Dieu ; mais, bon , passons.

Alors pour faire encore plus vrai, Dieu s’est inventé des parents. Pas Marie, Joseph et l’Esprit Saint parfois un peu à bout de souffle, vieille image défraîchie. Non, des parents à son niveau. Big et Bang, célèbres  dont les productions gazeuses font régulièrement trembler les univers qui constituent la création. Big et Bang se répondent en écho, recréant le temps et l’espace, à moins que ce ne soit l’espace et le temps. L’humanité est donc le produit de flatulences joyeuses qui ponctuent son évolution, marquant de manifestations  sonores et odorantes l’invention et l’usage de plus en plus fréquent de la kalachnikov et de ses cousines, grandes productrices elles aussi de flatulences  spectaculaires seules capables de distraire le pékin demeuré au stade préhistorique, blasé de toute cette science, de toute cette culture qui risqueraient de le détourner du stade embryonnaire de la réflexion.     

Cuisine et création     

Quand Big et Bang testent le cassoulet nucléaire, le potage bactério-chimique ou le couscous synthétique, tous les univers, dont le nôtre, tressautent d’une effervescence joyeuse  qui fait dire à tout un chacun « Qu’est-ce qu’ils se marrent, les parents de Dieu ! »

Ce qui est bien la preuve qu’ils existent, non ?