« Le sommet des dieux », film de Patrick Imbert
16 septembre 2021Vu en avant première aux cinémas Pathé-Annecy. Le sommet des dieux sort sur les écrans le 22 septembre.
Toujours plus haut
« Grimper toujours plus haut. Et Après ? » Le film réalisé par Patrick Imbert pose bien des questions. Certains se demanderont si le manga de départ a bien été respecté. Les adeptes de la montagne y trouveront d’autres centres d’intérêt. Ceux du polar apprécieront l’intrigue. Il est possible d’approcher le film par bien des voies et d’y trouver de l’intérêt.
Vérité, véracité, sincérité
C’est un thème qui revient régulièrement dans Talpa en ce moment. Avec Le bruit de la pluie, par exemple. Le pouvoir de l’image est aussi une piste très riche. Talpa l’a vu avec Jours de sable. Le pouvoir, les limites de l’image. Un exploit existe-t-il s’il n’y en a pas d’image ? Exploit et scoop font ainsi la course.
La course
Avec Le sommet des dieux, on passe de la course en montagne à la course contre les autres. À la course au scoop pour réaliser que la véritable course se tient avec soi-même. Cette course qui peut mener à la mort pour vivre intensément. C’est qu’il s’agit d’échapper au quotidien. À l’emploi purement alimentaire. Alors l’exploit importe peu. Aucun besoin de le faire connaître. Un échec peut d’ailleurs valoir beaucoup plus que toutes les victoires.
Une esthétique de vie
C’est d’une esthétique de vie dont il est question. D’une forme d’intransigeance difficile à comprendre pour le commun des mortels. La réalisation du film la rend parfaitement. Les images d’animation sont « dépouillées ». Sans effet. On navigue entre la réalité et l’image travaillée. Le son-on ne s’en rend compte qu’après coup- joue un rôle primordial. Bruit d’avalanche, opposition montagne/villle. Un détail qui traduit l’enjeu du film ? Vous verrez ces deux plans qui montrent un balcon. Du linge y sèche sur la première vue. Il est vide sur la seconde. C’est le départ pour l’inconnu, l’aventure. Étonnamment puisque tout semble les séparer, Le sommet des dieux peut faire penser à Dersou Ouzala.
Un film à voir.