Les FIPS, en bonne intelligence

Les FIPS, en bonne intelligence

29 mai 2023 Non Par Paul Rassat

Les FIPS, Forces Industrielles des Pays de Savoie, tenaient assemblée le 24 mai 2023. Il s’agissait de faire le point depuis le lancement officiel de janvier. De mesurer les avancées, consolider les acquis, prospecter de nouvelles voies. Mesurer ses Forces, en quelque sorte.

Force

Pour avancer, il vaut mieux s’appuyer sur de bonnes bases. Le dictionnaire en est une solide. Si le mot force peut évoquer la force de frappe, la guerre, il a bien d’autres acceptions. Elle est « l’énergie musculaire qui permet à un être vivant de réagir face à d’autres êtres, d’agir sur son environnement. » Et aussi «  l’ensemble des ressources physiques, morales ou intellectuelles qui permettent à une personne de s’imposer ou de réagir. » La force est encore «  la puissance, la capacité d’action d’un groupe, l’énergie, la cause qui agit, la capacité et l’aptitude. » Conjuguer vos forces au pluriel, ancrez-les dans un territoire, vous obtenez les Forces Industrielles des Pays de Savoie.

Industriel

L’un des intervenants de cette assemblée a déclaré : « Être industriel, c’est faire ». Vaste définition, particulièrement intéressante. On y retrouve l’homo faber mais aussi la poésie ! L’étymologie de ce mot nous ramène à l’idée de faire, de fabriquer ! L’industriel serait-il poète ? Pourquoi pas ? Surtout quand il fabrique une intelligence collective. Quand sa recherche de valeur s’inscrit dans une chaîne de valeurs véritables et partagées. L’industrie ne correspond plus à ces images héritées du 19 ème siècle. Elle innove dans le respect de l’environnement et de l’économie circulaire. C’est l’objectif des FIPS.

Intelligence

Il a été question d’intelligence collective mise au service de l’innovation. Celle-ci, d’après Roland Moreno, consiste à créer des liens nouveaux – une intelligence- entre des éléments qui existent déjà. Il y faut un nouveau regard délesté des poids de l’habitude, du conditionnement. Le réseau des FIPS, outre la mutualisation de certains moyens, facilite cette approche novatrice. Si chacun y est pleinement soi, tous peuvent s’enrichir au contact des autres. C’est une conversation incessante dont le mouvement suscite la création. La convivialité réelle partagée à chaque rencontre participe de cette conversation.

Intelligence encore

L’un des axes travaillés par les FIPS est le lien entre l’industrie et l’école. Et là, il y a du boulot ! Des études montrent le manque d’engagement des salariés, en France, pour leur entreprise. Il faut dire que notre système scolaire ne favorise pas la prise d’initiative, l’engagement personnel. Il s’agit plutôt de s’y conformer à un enseignement vertical qui étouffe peu à peu toute curiosité vraie, toute personnalité et toute initiative.  En progressant de façon vertueuse, l’industrie telle qu’elle est conçue par les FIPS change son fonctionnement, son image. Elle est alors susceptible d’attirer des collaborateurs engagés, imaginatifs et invités à s’exprimer.

Cet article ne donne pas d’informations précises. Il traduit un état d’esprit, une façon d’être et de faire partagée par les FIPS. Le chemin n’est pas tracé d’avance. Comme en matière de mécanique quantique, c’est la décision associée à l’action qui permet de changer l’ordre des choses. Impossible de savoir si l’on ne fait pas ! Une forme de boutade pour terminer. Nous serions passés de l’homo faber à l’homo sapiens sapiens, l’industriel qui saît qu’il ne saît pas, état d’inconnaissance indispensable à l’innovation responsable.