Méthode et langues vivantes

Quelques citations d’ Alexandre Vialatte et de Pierre Dac pour montrer que l’apprentissage des langues vivantes est un jeu d’enfant indispensable. Il y faut simplement un minimum de méthode.

Rendre maternelle la langue étrangère

« …je me permettrai de parler aujourd’hui de l’enseignement des langues vivantes. C’est dans leur pays d’origine que les gens les connaissent le mieux. Le plus rapide pour les savoir est donc d’y naître. Car elles y sont indispensables et d’une immense commodité. On ne réfléchit jamais assez à la facilité que donne en France, par exemple, le fait que la langue du pays suffit à toutes les transactions… »

L’apprentissage des langues

«  Voilà ce qui arrive quand on a des idées ; on veut faire des méthodes adaptées aux élèves, et le propre des méthodes adaptées aux élèves est que les élèves ne s’y adaptent jamais. Ce n’est pas qu’elles ne soient excellentes, mais il en va des excellents systèmes comme des souliers qu’on me faisait faire dans mon enfance : je trouvais touhjours les pied droit trop large : «  Il est parfait, me disait le cordonnier, un soulier ne doit jamais gêner », et je trouvais le pied gauche trop étroit : «  Tant mieux, m’expliquait-il encore, le cuir prête, il vous ira bien. » Je comprenais que mes pieds avaient tort et je boitais en me sentant coupable . Les souliers auraient dû m’aller. Qui l’eût mieux su que celui qui avait fait la chaussure ! Ainsi le pédagogue chausse l’enfance de méthodes qui sont faites pour elle. Si l’élève boite, il a tort de boiter. »

Pierre Dac à la rescousse

À l’appui du propos d’ Alexandre Vialatte, citons Pierre Dac. Un homme a qui l’on peut se fier. Il fut la voix de la France depuis Londres et Compagnon de la Libération. Pierre Dac était un spécialiste des langues étrangères, dont l’humour qu’il parlait couramment. Il conseille « Pour apprendre l’anglais en trois minutes, rien de plus facile, utilisez un sablier. » · Quant à l’intérêt de pratiquer une langue adaptée , il l’exprimait ainsi : « … si la France n’était pas ce qu’elle est, c’est-à-dire la France, tous les Français seraient des étrangers. » Il apparaît donc indispensable pour les Français de souche, qui sont chez eux, de considérer la langue française comme étrangère afin de l’apprendre en trois minutes.

Le programme de la méthode

Après le discours de Descartes, le programme politique. On attend d’AG, Attal Gabriel, qui fut un très rapide ministre de l’éducation nationale, qu’il apporte de la méthode là où sévissait le 49.3. Après un tir d’infanterie et de dissuasion pour préparer le terrain, de la méthode pour reconstruire sur les ruines démocratiques ! C’est qu’il s’agit d’éviter que les Français ne boitent, sous peine de les voir tous réformés et inaptes au travail !

En janvier, utilise ton sablier

Unissons les conseils de Pierre Dac à ceux d’ Alexandre Vialatte qui poursuit : «  La première chose à faire en janvier, disions-nous, est de ne jamais employer le subjonctif à la suite de « après que ». La deuxième chose est de continuer. Il n’y a aucune raison sérieuse de retourner à une aberration. Ce disant, l’auteur considère avec beaucoup de bon sens et d’optimisme que le Français, ayant de la suite dans les idées, a donc des idées. «  On n’a pas de pétrole mais on a des idées » disait-on lors du premier choc pétrolier, dans les années 75. Avec de la suite dans les idées, nous aurons de la méthode et nous serons bien chaussés !