Musée Cernuschi « Sur la route du Kisokaido »
13 août 2021L’exposition « Sur la route du Kisokaido » est tout juste terminée. En parler permet cependant d’évoquer l’esprit du Musée Cernuschi. Et puis Talpa aime créer des liens. C’est le cas avec le cinéma d’animation japonais que connaît fort bien Amel Lacombe et les estampes du musée.
Les photos et l’idée de cet article sont de Brunot Touzot
La route du Kisokaido
Créée au Japon à l’époque EDO (17°/19° siècle), la route du Kisokaido reliait l’actuelle Tokyo à Kyoto en 540 kilomètres et 69 relais. On la parcourait à pied en 2 semaines à travers les montagnes. Au 19° siècle les artistes EISEN et HIROSHIGE réalisent des estampes associées aux étapes de la route. Ils sont suivis par KUNISADA et KUNIYOSHI. Chaque œuvre s’inspire du théâtre kabuki, de la littérature et des légendes japonaises. Une sorte de réalisme à distance, avec grille de lecture. Car, au fond, le réalisme n’existe pas vraiment. Pas même dans la littérature de Balzac ou de Zola. La réalité dépend davantage de ce que l’on s’attend à voir que de ce que l’on voit. Elle est culturelle.
L’expression du quotidien
On y retrouve une relation directe et très simple au quotidien. Amel Lacombe, directrice de la société Eurozoom, nous en parlait à l’occasion du Festival du Cinéma d’Animation d’Annecy.
Est-ce que l’on peut dire que la relation à l’image est particulière au Japon ?
Ce que l’on appelle manga au Japon est ancestral. La représentation dessinée de la vie de tous les jours a une histoire centenaire. Le manga, ce sont des dessins, animés ou non. Les écoles de peinture françaises mettaient en scène des représentations bibliques, mythologiques, le pouvoir avec une dimension sacralisée et élitiste. Au Japon, en revanche, a toujours existé cette dépiction des choses du quotidien. On y retrouve des artistes très connus, comme Okuzai et sa fameuse vague. Il peut s’agir de gens qui passent sur un pont, un coucher de soleil, des choses très simples à appréhender.