Robert Badinter, la droiture et le lapin

Robert Badinter, la droiture et le lapin

14 février 2024 Non Par Paul Rassat

Tous les responsables politiques rendent hommage à Robert Badinter. La disparition de ce grand homme tombe à point car notre classe politique a besoin de repères. Le gouvernement Attal semble, en effet, le résultat de cafouillages, d’ajustements approximatifs, de tâtonnements et d’hésitations improductifs. Même si on ne s’est pas longtemps tâté, paraît-il, pour y avoir Dati.

Notre médiocrité

Après la démonstration provisoire de son innocence, le Bayrou du Modem a semé le trouble au sein du pouvoir. On a repris l’Éducation à Amélie, réparant un hiatus que la construction de cette phrase souligne. Les sports et les JO lui iront à merveille. Espérons que, le moment venu, il n’y aura pas de paquets d’athlètes non remplacés : ça gâcherait la fête. À compiler tous les chefs d’accusation à l’encontre de nos ministres actuels et précédents, dont certains ont été lavés, on a le reflet de la société française  dans toute sa médiocrité : conflits d’intérêt, travaux non déclarés, abus sexuels, dépenses non justifiées, tricheries diverses, bêtises commises sans intention… Ce reflet de la société française serait presque rassurant : ils sont comme nous !

Le besoin de repères

Alors, en ces circonstances politiques troublées, le repère que fut et qu’est encore Robert Badinter est une incomparable lumière. On loue cet homme juste* et droit comme s’il avait été une exception. La justiesse, la justice et la droiture seraient-elles si rares dans le milieu politique ? Heureusement, les grands hommes et les grandes femmes meurent aussi ! Leur stature rehausse la médiocrité des autres dont les éléments de langage trahissent les parcelles de pensée.

Taxe lapin

À court d’idées, nos zélus  zélotes ont adopté la « taxe lapin ». Celle-ci sanctionne les rendez-vous non honorés chez les médecins. Pourquoi pas ? Mais on pourrait , puisqu’il est question de lapin, y voir le signe d’une politique aussi précoce que la copulation chez le connil. Pourquoi ne pas adopter aussi une amende lapin pour sanctionner celles et ceux qui ne tiennent pas leurs engagements et ne sont pas à la hauteur des enjeux parce qu’ils sont à court de vision politique ? Une taxe lapin pour une politique droite et juste.

* Certains zélus zélés ayant lu trop vite les éléments de langage qui leur sont fournis confondent juste et Juste, l’adjectif et le substantif dont le sens est bien particulier. On est passé, en matière de repères, du phare hugolien aux LED contemporains via l’uniforme désormais élimé du Général. Fallait renouveler la garde-robe. Impossible de terminer sans revenir à l’humour de Pierre Desproges. Au Tribunal des flagrants délires, il qualifiait Luis Rego d’ « avocat le plus bas d’Inter ». En sourire avec tendresse.