Toquicimes. Quand écolo n’est pas un gros mot

Toquicimes. Quand écolo n’est pas un gros mot

27 octobre 2021 Non Par Paul Rassat

Rencontre avec Stéphanie Pernod pendant la tenue de Toquicimes à Megève.

Stéphanie Pernod. Photo © La Montagne

Le « made in local »

Stéphanie Pernod, vous êtes première Vice Présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l’économie, de la préférence régionale et de la relocalisation. Votre présence à Toquicimes est donc triplement justifiée.

La Région soutient Toquicimes depuis le début. Nous en sommes maintenant à la 4° édition. Il faut souligner la participation du Campus de Groisy qui gère ici toute la restauration. Il apporte tout son savoir faire en matière de formation et d’apprentissage. La maire de Megève a souhaité également un accompagnement pour la gastronomie, ce que l’on peut appeler le made in France. La démarche intègre les producteurs, les circuits courts, la cuisine de montagne. D’où notre présence ici.

Petit aperçu du Campus de Groisy et de son travail

Revenir aux (légumes ?) racines pour mieux se déployer

Ce made in France n’est pas un repli sur soi, mais une ouverture, un rayonnement à partir du territoire.

Nous partons effectivement d’Auvergne-Rhône-Alpes mais un chef libanais est présent à Toquicimes puisque nous sommes dans le partage. Nous partons de la cuisine de montagne pour tisser des liens avec d’autres régions, d’autres pays. Ce type d’événement permet aux jeunes de connaître la cuisine qui existe chez eux et d’exporter bien plus loin.

Retour à la nature

Les données liées à la mondialisation, le confinement et ses contraintes invitent à redécouvrir la nature autour de soi et certains savoirs faire.

On constate qu’autour de Megève les gens n’ont pas perdu le lien avec leurs racines et leur identité. Dans les métropoles, dans les grandes villes, la situation est différente. Certains font le choix de s’installer ailleurs, dans un village. Il s’agit de revenir à des choses plus simples. S’il y a eu avec le confinement une dimension positive, c’est peut-être celle-ci. Il n’y a pas si longtemps, vivre à la campagne faisait un peu daté, dépassé ; aujourd’hui, ça devient vital.

L’écologie positive

Le territoire Savoie-Haute-Savoie est particulier. La campagne, la montagne, les espaces cultivés, les villes forment un ensemble polycentrique, un tissu très varié qu’il faut préserver. Ici, le terroir a vraiment du sens.

Même si nous sommes à Megève, il n’est pas toujours facile de le conserver. Les agriculteurs locaux sont conscients de la chance qu’ils ont, de la beauté de leur environnement, de l’apport de l’agriculture à sa conservation. Un événement comme Toquicimes permet de partager cette vision et cette réalité.

Maintenir une chaîne qui ait du sens

J’ai eu l’occasion de rencontrer Jean –Louis Étienne ce matin à Albertville au Grand Bivouac (le 23 octobre). Il soutient l’écologie « fun ». Au fond, la gastronomie est de l’écologie fun.

Aujourd’hui deux types d’écologie s’affrontent. La voie dogmatique veut punir les gens qui ne pensent pas comme il faudrait. L’autre est celle de tous les jours, des chefs cuisiniers qui respectent les produits, qui achètent autour de chez eux, en circuits courts. Ils font vivre des producteurs et maintiennent toute une chaîne. C’est la vraie écologie positive comme on l’aime dans notre région.

Écologie et tradition vivante

Au détour d’un stand, rencontre très sympathique avec une famille en costumes traditionnels.

La maille, c’est le gilet en laine de mouton. La béguine est une coiffe féminine constituée de tulle amidonnée. Vous pouvez en savoir bien plus sur le site https://www.lesmaillesetbeguines.com/                                                                                 Apparemment les enfants ont plaisir à suivre leurs parents dans ce maintien de la tradition. C’est une façon vivante de l’incarner et de la transmettre dans le jeu et la convivialité. Une forme d’écologie humaine ?