Moi je, égotisme et narcissisme

Moi je, égotisme et narcissisme

11 avril 2024 Non Par Paul Rassat

Le ministre Stanislas Guérini causait dans le poste ce mercredi 10 avril 2024. Ministre de la Transformation Publique, il parlait de la réforme de la Fonction Publique. Ne pas se méprendre à ce sujet : la réforme de la Fonction Publique n’a rien à voir avec une vache de réforme, laitière d’abord, à viande ensuite et fin. Que nous a dit le ministre? En un peu moins de quinze minutes d’interview, il a employé quatre-vingt fois des termes se rapportant à sa première personne : je, moi, ma, moi je…Si l’on ôte des quinze minutes un peu de temps de parole du journaliste , il appert que Stanislas a utilisé un terme renvoyant à sa première personne toutes les dix secondes environ.

En reproduction, le ministre regardant la réalité en face afin d’y déceler l’amorce d’une transformation.

La réalité

Ajoutons à cette inflation égotiste un appel déchirant à regarder la réalité en face. «  Dire les choses telles qu’elles sont… En regardant en face… Je regarde totalement en face… Ne pas voir la réalité en face. » Par un subtil syllogisme, ne pourrions-nous pas conclure que «  Regarder la réalité en face » c’est voir la sainte face de Stanislas ? Guérini qui s’en dédit. Allons plus loin dans la réalité : quand Stanislas regarde la réalité en face, ne se voit-il pas lui-même ? Cette coïncidence ne relève pas du hasard mais d’une volonté.

Le rapport à la réalité

Louis XIV aurait déclaré « L’État c’est moi ». Nos politiques vont plus loin : «  La réalité c’est moi » affirment-ils. Mais comme ils sont nombreux, la réalité est multiple, voire insaisissable.  Face à cette réalité, le Rassemblement fait front, les socialistes ne sentent plus tellement la rose, le Modem voit son leader réélu avec plus de voix que Poutine à sa propre succession. On va finir par y croire : «  Il faut que tout change pour que rien ne change. » Et Stanislas de guetter dans son selfie permanent l’amorce d’une transformation.