Black Friday et compagnie

Black Friday et compagnie

26 novembre 2023 Non Par Paul Rassat

Du jeudi au vendredi. La crise boursière puis économique mondiale  démarra brutalement le jeudi 24 octobre 1929. S’en suivirent toutes sortes de catastrophes dont les répercussions menèrent à la deuxième guerre mondiale. Le vendredi noir, Black Friday, est né aux USA, d’où était partie la crise de 1929. Il suit la fête de Thanksgiving qui consiste essentiellement à sacrifier des dindes. Le black Friday aussi. Ce vendredi noir qui succède à un jeudi noir pour d’autres raisons, n’est-ce pas judicieux. Les jours de la semaine se suivent mais ne se ressemblent pas. Tous les espoirs sont donc permis.

Trouver une issue

La lutte est rude actuellement entre croissance et décroissance, consommation et déconsommation, construction et déconstruction. Nous vivons une époque charnière qui fait sortir plus d’un de ses gonds. Mais, comme une porte doit être ouverte ou fermée, paraît-il, ces polémiques devraient trouver une issue. De secours ?

Nous somme en trans-ition

Des messages (spots ?) du ministère de la transition écologique alimentent les discussions ces jours-ci. Ils sortent au moment du black Friday pour dénoncer la consommation. Incroyable, non ! Une société dont le moteur est la consommation qui dénonce la consommation. C’est se tirer une balle dans le pied, affirme Dominique Seu. Oui, mais une balle en caoutchouc lui répond son interlocuteur. Parce qu’une balle en plomb est dangereuse pour l’environnement. Dominique Seu acquiesce mollement, avec une certaine condescendance. Du caoutchouc équitable, précise l’interlocuteur. Dominique acquiesce encore plus mollement. On entre alors dans une discussion animée sur la chasse et la consommation de chasseurs tués lors de cette pratique paysanne qui nous relie à la nature en la protégeant.

– dé

L’animateur recadre le débat. Le nom de « dévendeur » fait tache, non ? La mode est au dé. Non pas le dé à coudre, mais le préfixe qui remouline tout. On parlait récemment de décollecte à propos du livret A qui est toujours sobre en octobre. Les gens y placent moins l’argent qu’ils n’ont pas. D’autres se demandent comment et pourquoi embaucher un dévendeur.

Du client au consommateur

Les deux débatteurs médiatiques étaient au moins d’accord sur un point. Ils ne parlaient pas de clients mais de consommateurs. Autrefois le client était roi, d’après un slogan bien connu. Roi de quoi, on ne sait pas. Mais ça sonnait bien. Devenu consommateur, il serait un partenaire à part entière de l’économie, donc de la production, donc de l’ensemble des liens qui régissent notre société. Quelle responsabilité ! Dominique de dénoncer cette dénonciation de la consommation : que deviendraient nos petits commerçants ? Pensez à eux, mesdames et messieurs !  Il serait grand temps, surtout après avoir laissé la grande distribution anéantir les centres villes, les réseaux de véritable proximité qui ne coûtaient rien en publicité.

Arrête de déconner !

Puisque la mode linguistique est au –dé, demandons-nous si nous ne déconnerions pas. Sachant que le con, cunus en latin, est l’appellation triviale du sexe féminin, déconner indique un mouvement de retrait qu’aura précédé forcément un mouvement d’introduction. Et c’est ainsi que fonctionne la consommation.