Réforme, réformer, transformer
24 avril 2023La réforme des retraites ? Le mot réforme est-il pertinent, et la réforme des retraites est-elle pertinente ? Réformer, nous apprend le dictionnaire, c’est « rétablir dans sa forme ancienne ou primitive ». C’est ensuite seulement « changer afin de transformer. » L’Église réformée voulait retrouver la foi primitive dans sa vérité. Mais la réforme des retraites se contente-t-elle de maintenir à l’identique, 70 ans après sa création, un système lié à un contexte qui a totalement changé ? On nous dit que la réforme est indispensable parce qu’autrefois 4 travailleurs cotisaient pour un retraité. Il n’y a aujourd’hui plus qu’1,7 travailleur pour un retraité. On avance même qu’il y aurait eu 5 ou 6 travailleurs par retraité ! On réfléchit ainsi à données fixes, sans tenir compte de l’évolution de nos pays, de notre économie, de la répartition du fruit du travail.
Clichés
Les images d’Épinal sévissent encore à l’époque d’Internet, de la 3D. La théorie du ruissellement en fait partie. Elle montre à quel point notre appréhension de la politique et de l’économie est archaïque. Et puis les premiers de cordée, avec l’érosion galopante due au réchauffement climatique, risquent fort de se retrouver en terrain plat, embarrassés dans leur corde.
Extraits du Programme du Conseil National de la Résistance
« le respect de la personne humaine ;
l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;
l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;
le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;
le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;
un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine
la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs
une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires. »
Valeurs
Les « valeurs » que nos élus invoquent quand ça leur chante ne les obligeraient-elles pas à ajuster leur action afin de respecter l’esprit de ce texte ? La dignité, l’égalité et le respect semblent faire partie de ces valeurs. Il faudrait donc, par des décisions pertinentes, leur permettre de vivre encore, de s’incarner dans la vie quotidienne de tous les Français. Pour y arriver, inversons la pratique. La calculette ne doit être qu’un outil et non l’élément principal de décision.
La mémoire
C’est ainsi que la mémoire, associée au calcul, n’est pas un frein qui vise à la répétition, mais un moteur pour transformer le monde. À condition que l’on ne trafique pas cette mémoire. Le Front national, ou Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France fut créé en 1941 par le Parti Communiste Français. On se souvient davantage du Front national tout court. Le CNR, Conseil National de la Résistance, est devenu sous l’ère macronienne le Conseil National de la Refondation. « Coucou coucou mais qui m’appelle de tous les côtés à la fois ? » écrivait Marie-Rose de France, poétesse vagabonde et méconnue.