Compost, retraites et idées neuves

Compost, retraites et idées neuves

9 mars 2023 Non Par Paul Rassat

Au fond, le compost est un mélange. Il nous vient de la Grande Bretagne via la compote. Cette manie des Anglais de réglementer ! Règles du jeu, mise en boîte et humour. C’est ainsi que la compote devenue compote s’accompagne de son bac et que l’on n’y met pas n’importe quoi.

À l’origine, la compote est un ragoût de gibier à plume avant de devenir un entremets de fruits cuits à l’eau et au sucre. Être en compote, c’est être en piteux état. Mélangé, décomposé. Le bac à compost se place au fond du jardin, de préférence. Il recueille certains restes qu’il transforme en terreau fertile.

Le compost d’idées

Pourquoi ne pas concevoir un bac à compost d’idées ? Toutes celles qui ne font pas ou plus l’affaire pourraient s’y mélanger pour créer un terreau fertile en matière de création d’idées neuves à base d’idées anciennes, boîteuses, dépassées. Dans le même élan, créons un jardinier à idées qui gèrerait ces bacs à compost. Quelques idées sèches, extrémistes. Au-dessus une couche d’idées humides, plutôt de gauche, dégoulinantes de bonnes intentions. Quelques idées éparses du centre. Un ajout d’idées décomplexées de droite. Pourquoi pas un apport d’idées fumeuses ? Pour lier le tout.

Retraitement et retraites

Ces idées retraitées, recyclées pourraient déboucher sur de bonnes solutions en matière de réforme des retraites.

Le CNR ( Conseil National de la Résistance) prévoyait « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie »… « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail » et « la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ». 

Le champignon comme modèle !

 « Le concept d’agencement [ l’agencement comme composition] peut nous aider…Les agencements sont des rassemblements toujours ouverts. Ils nous permettent de nous interroger sur des effets de communauté sans avoir à les assumer. Ils nous montrent la possibilité de tisser des histoires à partir de ce qui, toujours, est en train de se refaçonner. Pour mon propos, j’ai donc besoin de me fier à quelque chose d’autre que des organismes du type «  éléments constitutifs ». J’ai besoin de me situer sur cette fine frontière où des modes de vie, y compris ceux du non-vivant se croisent. »

Le champignon de la fin du monde (Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme) Anna Lowenhaupt Tsing

Cette approche est à l’opposé de l’ultrasolution déjà abordée par Talpa et dont nos irresponsables politiques ne parviennent-ou ne veulent pas- se dépêtrer. Vive le compost à idées ! Il pourrait faire oublier l’initiative malheureuse de Nicolas le jardinier. que rappelle ici Talpa.

Plantes de racaille

L’automne est arrivé, la saison idéale pour s’occuper des plantes de racaille. Robustes, peu exigeantes, elles grandissent sur n’importe quel sol, les plus pauvres de préférence, le béton en particulier. Elles ne nécessitent la plupart du temps aucun soin, aucun entretien. Nicolas le jardinier pourrait presque les oublier. Elles poussent seules mais se multiplient au point qu’il lui faut régulièrement éclaircir ses plantations. Le Kärcher s’impose alors. Nicolas, et les jardiniers en général, n’ont ni le temps ni les moyens de veiller au développement harmonieux des plantes de racaille. Un coup de Kärcher de temps en temps, lors des floraisons exubérantes, et le problème semble réglé. Tout le jardin est alors rassuré et l’harmonie semble retrouvée.

Pour programmer une floraison explosive de vos plantes de racaille, n’hésitez pas à contacter Nicolas le jardinier. Sinon, pensez au bac à compost.