Tuer écolo

Tuer écolo

1 octobre 2023 Non Par Paul Rassat

Notre société gaspille. Nous nous prétendons écolos, sensibles au sort des animaux, au réchauffement climatique, au pillage de la planète. Il faudrait songer aussi à tuer écolo.

Abattre proprement

Il est vrai que nous devenons sensibles à la condition animale. Cette attention nouvelle devrait, par contre coup, nous rendre sensibles à la condition humaine. Certains doivent penser que les corps des migrants qui disparaissent en Méditerranée vont heureusement nourrir les animaux marins. Ce serait demeurer indifférents au sort de ces migrants que nous pourrions devenir un jour. Soyons égoïstes, pensons aux autres. Toujours est-il que notre époque se soucie un peu plus des conditions d’abattage des animaux. Il faut les tuer écolo et humainement.

À Marseille et ailleurs

À Marseille, la guerre des gangs est un désastre. On tire à la mitraillette là où une balle suffirait. Gaspillage ! Sans parler des dommages collatéraux. On déplore de nombreuses victimes qui n’ont rien à voir avec le trafic de stupéfiants. Rappelez-vous la mode des voitures brûlées avec une victime dans le coffre. Ces barbecues humains étaient un désastre pour le réchauffement climatique. Il faudra étudier l’empreinte carbone laissée par la venue du pape François dans cette bonne ville de Marseille. Pas sûr que le bilan soit plus positif que la guerre des gangs. Il paraît que François aurait toutefois pris la précaution de ne pas goûter à la bouillabaisse locale. On sait qu’elle tâche grave et que le recours à des produits chimiques n’est pas envisagé pour redonner son blanc virginal à la soutane papale.

Ailleurs

Ailleurs ? C’est, par exemple, en Iran. Avec le témoignage bouleversant de cette femme réfugiée désormais en France. Sa mère a été tuée de 167 balles (de mémoire). 167 balles dans un seul corps ! Mollo, messieurs les mollahs. Allez-y mollo ! Quel gaspillage pour des gens qui se revendiquent d’une rigueur morale et religieuse irréprochable ! Naguère la Chine exécutait ses condamnés à mort en place publique, d’une balle dans la nuque. La publicité de l’événement en décuplait la portée d’intimidation. La balle était facturée à la famille du condamné. Il n’y a pas de petites économies.  Tuons écolo ! Les lois de la guerre devraient l’imposer.