Sobriété: la vie avec modération

Sobriété: la vie avec modération

2 septembre 2022 Non Par Paul Rassat

De l’exil fiscal à la fin de l’abondance, de l’insouciance et du rasage gratis. Les gros ont du souci à se faire. Les maigres ont l’habitude. Vive la sobriété ! L’argent facile, c’est fini, comme Capri. [ Tableau « Les mangeurs de pommes de terre, Vincent van Gogh]

Exil fiscal

« Le patron de Dassault Système envisage un exil fiscal »

« Exil fiscal : Pourquoi le patron de Dassault Système songe lui aussi… »

« Fiscalité : le patron de Dassault Système songe à l’exil. »

« Fiscalité : la tentation de l’exil pour le DG de Dassault Système. »

« Le dirigeant de Dassault Système réfléchit à l’exil fiscal.. »

Voici quelques titres de presse datant de mars 2013. Il y est davantage question d’intérêts personnels que de sobriété.

La fiscalité est toujours plus verte chez le voisin

Que le DG de DS envisage, songe, soit tenté, réfléchisse de… m’a poussé à envisager de réfléchir à cette information. Cet homme expliquait qu’il a dû débourser 28 millions d’euros pour régler quelque chose, que c’est affreusement élevé à cause de la fiscalité, que cette fiscalité va finir par l’empêcher de rêver et de donner une part de rêve à ses collaborateurs, qui vont finir par aller rêver ailleurs, débauchés par des entreprises étrangères résidant dans des contrées où la fiscalité est plus accueillante. Notre homme examine, paraît-il, la décision « sous tous les aspects », froidement, logiquement.

Ah, le rêve ! Shakespeare n’est pas loin !

  À l’origine l’exil est une sanction, parfois infâmante, toujours douloureuse. Il est devenu une forme d’optimisation. Et hop, et hop, vive l’exil !

Retour à la terre

Toujours à propos du DG de DS. La démarche du personnage mérite attention et réflexion. Il souhaite «  permettre aux gens d’être actionnaires de leur société ». Louable souhait que la fiscalité imposée par la gauche ne permettrait plus. Ainsi, le Directeur de Dassault ne s’exilerait pas par égoïsme, mais par esprit de sacrifice. « Ma réponse est claire, dit-il : si je ne peux plus distribuer des lopins de terre, c’est-à-dire une part de capital de l’entreprise, je partirai. »

Les jardins ouvriers et la sobriété obligée

Dans la ville que j’habite existe toujours une «  Impasse des Jardins ouvriers », vous savez, ces lopins de terre dont les petites gens avaient autrefois la jouissance, qu’ils ont pu acheter parfois.

Quand j’étais en 6°, au collège, dans les années 60, les parents de l’un de mes amis étaient femme de ménage et chauffeur livreur. Ils vivaient tous les trois dans un appartement sans salle de bains, comprenant un tout petit salon et une chambre. Mais ils disposaient d’un jardin ouvrier ! Le fameux lopin de terre ! J’ai toujours en souvenir la cueillette des cerises (sur l’unique cerisier) et celle des fraises (sur quelques rangées). Moments inoubliables de l’enfance !

Lopins de terre

 Je suis toujours ému quand j’aperçois, à l’approche des grandes villes, ces lopins de terre qui ont aidé et aident encore tant de familles modestes à survivre et à rêver. Les lopins de terre sont devenus des parts de capital ! On mêle le rêve et l’action !

La déclaration du DG de DS appelle une autre remarque. Il distribue des lopins de terre ; Mme Verdier-Molinié (qui dirige fort l’IFRAP) pense que les patrons sont méritants car ils donnent du travail. Les cuisiniers donnent du plaisir. Les sportifs et bien d’autres prennent du plaisir.

Qui paie ?

Sobriété

Vous souvenez-vous de ce slogan invitant à la sobriété ? « Un verre ça va. Trois verres bonjour les dégâts. » La guerre déclenchée par la Russie, le réchauffement climatique nous contraignent à consommer moins. Les riches risquent de souffrir. Imaginons qu’on nous demande de consommer 10% en moins. Pour un pauvre, 1300 euros mensuels moins 130 = 1170. Un riche gagnant 130 000 euros  pourra en dépenser 117 000. Les pinailleurs auront beau jeu de soutenir le pauvre. Or celui-ci ne perdra que 130 euros de pouvoir de consommation. Le riche en sera de 13 000 euros ! Il se sacrifie nettement plus que le pauvre qui ne cesse de se plaindre. «  Les chiffres parlent d’eux-mêmes. »

À votre santé !

Économisons plutôt sur les soins de santé destinés aux vieux pauvres. Ils sont inutiles, ne consomment plus et créent des problèmes en EHPAD. Les vieux riches, eux, continuent de consommer et créent des emplois d’aide à la personne. Aidons donc les vieux riches à vieillir davantage et plus longtemps ! Tout le monde s’en portera mieux.

PS

Qu’est devenu le patron de Dassault Système ? S’est-il délocalisé en Belgique ? Dans la campagne française où il cultive son lopin de terre ? On ne sait.

Problème de pilosité

S’épiler ou non les aisselles et le reste ? Telle est l’une des questions qui « clive »  la société et provoque carrément des disruptions sévères ! On se souvient que certaines femmes s’insurgeaient contre le prix plus élevé des rasoirs roses que de leurs confrères bleus. Le problème a été réglé : elles ne se rasent plus et associent féminisme et écologie. Talpa l’a déjà signalé, c’est la fin de l’argent facile, si facile qu’il a échappé à certains. Notre Président a pointé « la fin de l’abondance et de l’insouciance. » Un député insiste «  On ne rasera plus gratis. » Faisons mentir le dicton qui affirme «  Quand les gros maigrissent, les maigres meurent. » Remplumons les maigres pendant que fondent les gros ( qui apparemment ne fondent pas!).