Carlos Tavares

Carlos Tavares

22 avril 2024 0 Par Paul Rassat

Émoi dans le landernau et au-delà. Notre ami Carlos Tavares (Il est conseillé d’accoler son patronyme à son prénom afin d’échapper à la connotation de terrorisme), touche 36,5 millions d’euros par an. Soit, notent les médias, 100 000 euros par jour. Qu’en est-il des années bissextiles ? Carlos Ravares ferait-il une fleur de 100 000 euros tous les quatre ans à Stellantis ? Quelle générosité ! «  Stellantis », de stella, étoile ! «  Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles » écrivait Oscar Wilde. Et quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. 36,5 millions, pfttt, qu’est-ce que c’est ? Un doigt, un doigt bien profond, mais un doigt.

Rémunération?

La véritable question n’est pas la rémunération de Carlos Tavares, mais Carlos Tavares lui-même. Tout être normalement constitué travaillerait un an à ce tarif et prendrait sa retraite pour sombrer aussitôt dans le stupre, la débauche, la luxure. Pas Carlos Tavares qui montre ainsi une force de caractère peu commune. C’est elle que l’on reconnaît par l’argent et qui se renforce encore grâce à lui !

Le juste prix

Le livre de Hervé Hamon Ceux d’en haut (2013) traite des grands patrons et des politiques. Et de citer « L’argent est un moteur, une liberté…Mais ces sommes folles, ces rémunérations extravagantes, qui font scandale ? La démesure viendrait palier leur faible légitimité…il leur faut se vendre cher pour être certain de valoir quelque chose. »

Quand le commun des mortels consulte un psychanalyste, c’est la rétribution de celui-ci qui rend la séance réellement opératoire ; la rétribution fait partie de la « cure ». Pas pour ceux d’en haut qui guérissent leur angoisse existentielle grâce à des revenus démesurés : leur rétribution est leur cure. Les gens d’en haut valent ce qu’on les paie ; ceux d’en bas sont payés ce qu’ils valent, ou qu’on estime qu’ils valent. Remuneratio, en latin, signifiait récompense. Le salaire, lui, vient étymologiquement du mot sel. Il permet juste de vivre. Et ainsi va le monde.