Cuisine et dépendance à celle-ci, incluant le couscous

Après l’article sur le couscous, Talpa se pique encore de cuisine et se fend d’une fantaisie d’été sur le sujet.

—  J’ai une dépendance à la cuisine.

—  Tu vis dans ta cuisine ?

—  Non, je suis accro à la bouffe.

—  Chut , parle pas si fort. Il suffit qu’on t’entende, qu’on comprenne « Allah bouffe » et on t’embarque aussitôt pour terrorisme gastronomique.

—  Tu rigoles ?

—  Pas du tout. Tu remplaces la graine de couscous par de minuscules billes d’acier, tu éternues très fort et le tour est joué.

—  Je mettrais plutôt du plomb que de l’acier. Ça ferait du saturnisme en plus des blessures.

—  T’es accro à quoi précisément ?

—  À tout ce qui se mange. A l’école, pendant les dictées, je laissais des blancs sur le papier. Chaque fois qu’un mot m’évoquait de la nourriture, je le mangeais au lieu de l’écrire. Plus tard, j’ai mangé des livres entiers, pages et couverture. Des livres de Robuchon, des Troisgros, de Ducasse. J’ai même eu du diabète à force de dévorer des livres de pâtisserie. Je me suis replié sur les livres de cuisine végétarienne ou vegan.

—  Tu es suivi par la Faculté ?

—   Pas la peine, je les ai toutes gardées, mes facultés.

—  Tu vois un médecin ?

—  Ça m’arrive, comme tout le monde.

—  ???

—  J’en vois à la télé, comme tout le monde, quand il y a une émission sur la médecine.

—  Tu ne consultes pas de médecin ?

—  Non, plutôt les programmes télé. Je sélectionne parce qu’il y en a que je digère très mal. Le foot me donne des ballonnements.

—  Tu devrais peut-être voir un psy.

—  À la rigueur.

—  Chut, parle pas si fort !