Daniel Sonzini, citoyen d’honneur de la ville d’Annecy
26 janvier 2024Revenons sur l’hommage rendu le 20 janvier à Daniel Sonzini, sur la scène de Bonlieu dont il a été le premier directeur. Ce fut un moment de mémoire et d’amitié intense pârtagé avec de véritables amis. Sur le plateau de Bonlieu Jacques Lévy, Anne Cotterlaz, Michel Odesser et Joseph Paléni, Hugo Roux qui avait dit le texte écrit par Daniel Sonzini, tous reçurent les applaudissements nourris et chaleureux du public qui avait bravé les vœux du maire et attendu ce moment mêlant tout à la fois le théâtre, la décentralisation, la mémoire, l’amitié, l’émotion. Certains, qui avaient participé à l’aventure, comme Gabriel Monnet ou Michel Vinaver, ne sont plus là. D’autres n’avaient pu venir, comme Dominique Puthod ; Anne Cotterlaz se représentait elle-même et lut aussi un message d’Alain Françon.
Bertrand Salanon, nouveau directeur de Bonlieu Scène Nationale, tout en sobriété, ouvrit cet hommage en déclarant : « Daniel Sonzini fait partie de celles et ceux qui ont donné corps au théâtre grâce auquel je me suis construit comme spectateur et j’ai rêvé d’un avenir professionnel qui m’a conduit ici aujourd’hui. Pour tout ceci, cher Daniel Sonzini, ma reconnaissance est immense. Pour tout ceci, je tenais simplement à vous dire « Merci ».
Suivit le texte écrit par Daniel Sonzini, dit par Hugo Roux. Le voici.
Je vous remercie, Monsieur le Maire, de me remettre cette distinction, votée à l’unanimité par le Conseil Municipal, incité entre autres par le Maire-adjoint aux affaires Culturelles, Fabien Géry, mais aussi par mes amis : Joseph Paléni, Alain Françon et Jacques Lévy. Mon état de santé ne me permet pas de prendre la parole, mais ce texte sera lu par Hugo Roux.
La création de la Scène Nationale n’a pas été évidente, mais grâce à une lutte collective, a abouti en 1992. Je suis arrivé à Annecy fin 1966 pour prendre la direction de la MJC de Novel – quartier neuf à population jeune – pour mettre en oeuvre une politique sociale et culturelle pour les adultes et la jeunesse. L’action menée au fil des années n’était pas de caractère individuel. Elle était portée par une équipe que je tiens à associer à ma distinction. Je ne citerai que Daniel Ramponi – parti à La Roche sur Yon – qui fut mon alter-ego dans cette aventure collective et généreuse, Alain Françon, responsable artistique du Théâtre Éclaté, dont la démarche éclairée a abouti à la création du Centre dramatique national de Savoie malheureusement disparu aujourd’hui, et mon épouse Françoise qui a participé à toute la démarche de développement culturel d’Annecy.
Deux personnes ont été nommées Citoyen d’Honneur avant moi dans le domaine de la culture. C’est Gabriel Monnet, talentueux animateur des Nuits théâtrales du château et de Peuple et Culture. Et le réalisateur italien de talent : Ettore Scola.
À ce propos je me permets, bien que retiré de l’action, de souhaiter ardemment que le Festival du Cinéma Italien ne soit pas interrompu après 40 années de rayonnement. C’est une richesse dont Annecy peut être fière. Quant à Gabriel Monnet, mon modèle entre tous, il avait fait en son temps des propositions à la ville pour finalement créer à Bourges, un Centre dramatique et une Maison de la Culture. Je salue son rôle dans le cadre de la première décentralisation artistique nationale. Modestement, notre action a permis de nous inscrire dans une seconde étape de cette décentralisation, avec les Centres d’Action Culturelle, grâce aux efforts
conjugués de la Ville et du Ministère de la Culture.
En ce qui concerne notre inscription dans Bonlieu, nous la devons au représentant de ce ministère qui y suggéra son implantation, et à notre ami Jacques Lévy qui a su intégrer cet équipement dans un ensemble architectural, controversé à l’époque, qui donna lieu à une bataille municipale acharnée. Comment ne pas citer les trois maires qui, avant vous, ont participés à cette aventure. Charles Bosson qui a favorablement accueilli nos doléances,
André Fumex le témoin de la Résistance, Bernard Bosson l’homme clef de notre reconnaissance, avec ses adjoints Jean Régis, Marie-Noëlle Provent, et Dominique Puthod.
Après ce rappel du passé je souhaite le meilleur à Bonlieu Scène Nationale
et à son nouveau directeur Bertrand Salanon, ici présent, qui saura donner
une nouvelle impulsion à un équipement artistique qui a su s’imposer au
cours des années, grâce aux efforts conjugués de la Ville et du Ministère de
la Culture.
Je vous remercie encore de la distinction qui m’est faite aujourd’hui et qui rejaillit sur les professionnels, notamment les membres de l’équipe, les bénévoles, et les multiples artistes qui se sont engagés dans cette aventure nouvelle et incertaine, mais que je ne peux citer nommément.
Je vous remercie.
Daniel Sonzini – 10 janvier 2024