Écologie, économie, démocratie

Écologie, économie, démocratie

15 décembre 2022 Non Par Paul Rassat

Le lundi 12 décembre 2022, l’association IDEE pour l’économie environnementale recevait les députés Xavier Roseren et Antoine Armand au siège de la société Maped, à Pringy. Il s’agissait de voir comment le projet de loi de Finances 2023 s’insère dans l’économie environnementale, l’écologie, comment elle les soutient. ( Photo © Jean-Marc Favre)

Denis Maugain, président de l’association

« Il faut cesser d’opposer écologie et économie. Les deux peuvent aller ensemble. Nous souhaitons associer sobriété et développement utile, innovation et industrie…Nous souhaitons aussi associer à notre démarche toutes les entités du territoire qui choisissent cette voie. Nous devons rassembler toutes nos forces parce que la transition va être difficile. Elle est un enjeu important auquel nous ne pouvons répondre qu’ensemble. Ensemble, c’est-à-dire aussi avec les forces politiques, avec toutes les entreprises et toutes les bonnes volontés pour agir. Nous savons que nous, entreprises, nous avons un impact avec les gaz à effet de serre. Un impact sur l’environnement, sur la biodiversité.

Agir ensemble

Photo © J-Marc Favre

Mais nous savons aussi que nous pouvons agir sur cet impact et que nous faisons partie de la solution. C’est ce que nous voulons mettre en place et accélérer : apporter des solutions. Comment pouvons-nous ensemble changer notre mode de production, de consommation et même d’être ensemble pour changer le monde. En tout cas notre territoire pour commencer. Les responsables politiques doivent travailler à nous proposer un monde qui associé l’économie, l’écologie. Un monde meilleur et les moyens d’y parvenir. Nous discutons ce soir de la façon dont vous allez nous accompagner dans ce défi complexe. »

Le rôle des élus

Il est impossible de retranscrire tout l’échange entre Xavier Roseren , Antoine Armand et l’assistance. Parmi celle-ci quelques doutes, inquiétudes, désaccords avec les décisions prises par le gouvernement. C’est compréhensible puisque, comme le dit Denis Maugain, la situation est complexe.

L’élu idéal

De cette conversation émerge le portrait du député idéal. Il doit s’informer et avoir les outils de mesure pertinents. Son appréhension doit être globale, il doit tenir compte de tous les paramètres puisque de complexité il est question. Les décisions auxquelles il contribue doivent être évolutives, ajustables dans le temps puisque…la réalité est complexe. Il s’agit donc de trouver des équilibres qui intègrent une dose d’incertitude. L’élu doit rassurer, doit proposer une direction, un plan pour avancer ensemble. Ses décisions doivent être documentées, partagées.

Objectivité

À la lecture de ce qui précède, il est possible de se demander si un élu affilié à un parti politique, donc à une certaine vision de la réalité, peut demeurer objectif. C’est ici qu’intervient la notion de confiance…qui nous renvoie à la complexité de toute situation. Revenons à la fameuse « transition » tellement à la mode dans les éléments de langage actuels. Elle signifierait, étymologiquement, que nous comptons passer d’un état que nous connaissons à un nouvel état que nous connaissons aussi. Or la réalité est en perpétuelle évolution.

Éviter les caricatures de pensée

Difficile dans ces conditions d’avoir une pensée complexe quand certains élus jouent de l’analyse partielle et biaisée afin de proposer des solutions évidentes et simplistes. Ils en profitent pour faire croire aux gens que ceux-ci ont besoin de chefs plutôt que de guides éclairés qui les accompagnent. Et c’est ici que nous retrouvons l’importance capitale de l’éducation qui a d’ailleurs été évoquée à cette rencontre. L’éducation à l’écologie est nécessaire, celle à l’esprit critique tout autant. Encore une fois cette phrase de Jean-François Revel «  Les bons professeurs forment de bons autodidactes ». Xavier Roseren et Antoine Armand semblent correspondre à la définition de Revel, à la fois professeurs et eux-mêmes autodidactes.

La démo-cratie ?

Certains confondent sciemment ou non la démocratie via ses représentants remplissant pleinement leur statut avec la démo-cratie. Le pouvoir de la démo, de la démonstration, du tuto et de la com. Ils jouent le rôle d’élus au lieu d’être pleinement des élus. L’enjeu écologique est tel que l’on ne peut se permettre, en ce domaine, de faire comme si. Élus et citoyens. Peut-être faudra-t-il réfléchir pour cela à notre modèle dans son ensemble.