Surface et réalité, avec ou sans douleur

Surface et réalité, avec ou sans douleur

12 février 2023 Non Par Paul Rassat

Grande reporter de surface

Une nettoyeuse de surface se fait passer pour une grande reporter. On l’embauche dans l’entreprise où avait été embauchée Florence Aubenas, à Ouistreham. Son livre-témoignage vient de sortir. Elle y raconte la difficile situation de grande reporter.

Godot godille

Les Pays Bas n’ont pas de bas que le pays. On y a interdit une représentation d’En attendant Godot. Des activistes dénoncent la présence uniquement masculine sur scène. Les cinq rôles sont, effectivement, tenus par des hommes. Selon les indications de Beckett. Il paraîtrait même que l’on aurait exigé une nouvelle orthographe du nom de l’auteur. Beckette. D’autres s’insurgent. Le rôle de l’arbre mort qui revit n’est pas tenu par un arbre véritable. En tout cas, les deux ou trois feuilles qui apparaissent en cours de représentation sont factices et mues par un mécanisme. La manœuvre est anti écologique !

Les retraites et l’usine à gaz

On apprend que la réforme des retraites pourrait servir à limiter le prix du gaz. Heureuse nouvelle alors que sévit la crise de l’énergie dont les prix s’envolent. La réforme est une telle usine à gaz ! D’ailleurs rien n’est clair dans le projet de loi du gouvernement. D’où la confusion dans les commentaires et les interprétations. La retraite minimum à 1200 euros ne serait qu’un vœu pieux. Incroyable, n’est-ce pas ? Et révélateur. On a l’impression que la véritable intention des élus est d’imposer son point de vue à l’autre. Quitte à perdre tout lien avec la réalité qu’on nous demande sans cesse de voir en face. Impression très dérangeante que toute notre politique pourrait ne fonctionner que sur ce mode de stichomythie.

En voiture électrique, Simone !

Les voitures électriques ne sont pas pratiques, pas longtemps autonomes. La fabrication des batteries pollue. L’électricité coûte de plus en plus cher. Les bornes de recharge occupent de plus en plus d’espace public. Mais les voitures électriques sont dans le vent. À quand des voitures au vent ?

De l’importance d’être constant

Le prix du carburant pour les automobiles n’a pas augmenté, en monnaie constante, depuis les années 60. Pourquoi avons-nous l’impression inverse ? Parce qu’on nous a encouragés à utiliser de plus en plus nos voitures. Pour être mobiles. Travailler plus loin. Aller faire nos courses dans les supermarchés des périphéries urbaines. Pour satisfaire aux valeurs de la propriété. Pour posséder une voiture « suréquipée ». Pour consommer.

Vélo, mon amour !

Le vélo, même électrique, est de loin le mode de déplacement le plus économique. Mais les plans de circulation deviennent d’incroyables capharnaüms, comme à Annecy. On s’y croise, s’y heurte entre voitures, piétons, trottinettes et autres moyens de déplacement. Rien n’ayant été organisé progressivement et harmonieusement, c’est au citoyen de se débrouiller. Pour l’instant, au lieu de régler véritablement les problèmes de tous ordres, la nouvelle organisation les fait déborder de la ville vers la périphérie. Mais on nous parle de « circulation apaisée. »

Sans douleur

Rappel de cette anecdote.  Au tout début des nouvelles pratiques en matière d’accouchement, une parturiente se plaint de souffrir. « C’est impossible, lui dit-on, c’est un accouchement sans douleur ! » Entre le ressenti et le relevé, entre la carte et le territoire se joue la politique.